Politique
Grande Mosquée de Metz : des financements suspects suggèrent une « influence du Maroc »

Le financement de la Grande Mosquée de Metz suscite des interrogations après la révélation d’un don d’un million d’euros du roi Mohammed VI et d’une subvention municipale. Entre accusations d’ingérence étrangère et manque de transparence, le projet divise.
En 2023, le roi Mohammed VI a versé un million d’euros pour la construction de la Grande Mosquée de Metz, selon des documents comptables publiés récemment. Ces révélations ont été faites après une procédure engagée depuis plusieurs mois par l’Union des familles laïques de Moselle (UFAL 57) devant le tribunal judiciaire de Metz. L’association a contraint les responsables du projet à rendre publics ces documents, mettant en exergue ce don important.
Une subvention municipale controversée
En juillet 2024, le conseil municipal de Metz, dirigé par le maire François Grosdidier (ex-LR), a voté une subvention de 490 000 euros pour soutenir le chantier. Selon l’UFAL, ce vote s’est déroulé sans que le don marocain ne soit porté à la connaissance des élus. Jérémy Roques, leader de l’opposition de gauche, a déclaré à Ici Lorraine : « Nous n’avions pas l’ensemble des éléments avant le vote, et aujourd’hui encore, le plan global de financement et la liste des donateurs restent inconnus. » L’UFAL a saisi le tribunal administratif de Strasbourg pour demander l’annulation de cette décision.
L’UFAL dénonce une possible « influence du Maroc » dans ce projet, estimant qu’elle contredit les engagements de la Grande Mosquée. Un bail emphytéotique signé avec la ville stipule que le projet doit garantir une diversité dans sa gestion et s’interdire toute « influence politique, idéologique, étatique ou communautaire ». Pour Matthieu Gatipon-Bachette, président de l’UFAL Moselle, ce don « donne une inclinaison au projet », remettant en cause son indépendance, initialement présenté comme financé uniquement par les fidèles.
Réponse de la mairie et particularité locale
François Grosdidier a réagi auprès d’Ici Lorraine : « Ce n’est pas mon rôle de rendre publics les identités des donateurs. Je ne suis pas comptable des dons collectés par les organisations religieuses. » Il s’appuie sur le concordat en vigueur en Alsace-Moselle, qui, contrairement à la loi de 1905 sur la laïcité appliquée ailleurs en France, autorise les subventions publiques aux lieux de culte. Bien que l’islam ne soit pas officiellement reconnu par ce concordat datant du 19e siècle, cette spécificité juridique permet de telles aides.
Lancée en 2021 dans le quartier de Borny, la construction de la Grande Mosquée de Metz, estimée à plus de 15 millions d’euros, vise à accueillir jusqu’à 4 000 fidèles. Principalement financée par des dons, elle ambitionne d’offrir un lieu de culte digne à une communauté musulmane locale jugée à l’étroit. Néanmoins, ces récentes révélations alimentent un débat légitime sur la question de la transparence des fonds et de leurs origines.
À lire aussi : Pollution automobile : comment le RN a obtenu la suppression des ZFE, avec le soutien discret d’une partie de la majorité

4 commentaires
Essence+allumettes = feu de joie
SapereAude
[ re: "Essence+allumettes = feu de joie" ] Est-ce une suggestion pour la célébration de la St Jean ?
Guycast
Et après ils demandent un prêt pour leurs trains La France marche sur la tête !!
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