Mort de Thomas : ses parents « bouleversés » après la publication d'un livre controversé sur l'assassinat de leur fils

Le 19 novembre 2023, Thomas Perotto, jeune rugbyman âgé de 16 ans, a succombé à des coups de couteau lors d’une altercation survenue à un bal à Crépol, dans la Drôme. Environ un an et demi plus tard, la sortie du livre-enquête Une nuit en France. Anatomie du fait divers qui a déchiré le pays, publiée le 19 mars dernier, provoque trouble et désarroi chez ses parents, qui se sont exprimés ce vendredi 28 mars au matin via un communiqué de leur avocat, Me Alexandre Farelly.

Dans ce communiqué, Me Farelly rapporte que « les parents de Thomas, ses proches, ont été bouleversés par la publication de ce livre ». Il précise que l’ouvrage, selon eux, « a les traits d’une plaidoirie avant l’heure ». Les parents se disent troublés par « de nombreux passages très gênants », qui, d’après leur avocat, « tendent à banaliser le port d’armes, la violence meurtrière, l’omerta et la victimisation des mis en cause ». Cette perception est tempérée par une volonté de reconnaître une possible « extrême maladresse de plume », tout en questionnant l’indépendance des auteurs.

Face à cette situation, la famille envisage des recours : « Nous réfléchissons aux suites judiciaires qui pourraient être données », indique Me Farelly. Néanmoins, il ajoute que « gaspiller le peu d’énergie qu’ils ont dans des recours n’est sans doute pas la solution », surtout alors que « le procès - qui sera une épreuve pour eux - n’a même pas encore eu lieu ». L’instruction judiciaire, toujours en cours, reste une priorité pour les parents, qui insistent sur le respect du temps de la justice.

Le communiqué se conclut par un message poignant : « Ils s’efforcent chaque jour de choisir la vie au lieu de la haine, pour Thomas ». Les parents déplorent les « récupérations politiques et médiatiques qui ne font que les maintenir dans la tombe ». Pour eux, « le temps n’est pas celui des livres, des romans, des interprétations des uns et des autres mais celui de la justice, qui doit être respectée par tous ». Ils appellent ainsi à « respecter le temps judiciaire », affirmant que cela revient à « respecter Thomas ».

Ce vendredi 28 mars, alors qu’une stèle en hommage à Thomas et aux victimes du bal est installée près de la mairie de Crépol, cette prise de parole révèle et traduit la souffrance persistante d’une famille endeuillée par cette affaire, dans l’attente d’un jugement.

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