La justice américaine réclame la peine de mort pour Luigi Mangione, accusé du meurtre du PDG d’UnitedHealthcare

Le ministère de la Justice américain a annoncé, ce 1ᵉʳ avril, son intention de requérir la peine de mort contre Luigi Mangione, 26 ans, inculpé pour le meurtre de Brian Thompson, PDG du groupe d’assurance santé UnitedHealthcare. La décision a été rendue publique par la ministre de la Justice, Pam Bondi.

Le crime remonte au 4 décembre 2024. Brian Thompson est abattu en pleine rue à Manhattan. Luigi Mangione est arrêté cinq jours plus tard, le 9 décembre, à Brooklyn. Selon les enquêteurs fédéraux, l’acte aurait été motivé par des convictions politiques hostiles au système de santé privé. 

Luigi Mangione fait l’objet de poursuites fédérales pour harcèlement inter-États, meurtre avec usage d’une arme à feu et possession illégale d’arme dans le cadre d’un crime violent, selon un communiqué officiel du ministère de la Justice. L’État de New York, quant à lui, retient les charges de meurtre en tant qu’acte de terrorisme et possession illégale d’armes, passibles de la réclusion à perpétuité. 

La procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, a justifié sa décision de requérir la peine de mort par la gravité des faits reprochés à Luigi Mangione. « Le meurtre de Brian Thompson par Luigi Mangione – un homme innocent et père de deux jeunes enfants – est un assassinat prémédité et de sang-froid qui a choqué l’Amérique », a-t-elle déclaré dans un communiqué officiel. Elle a également affirmé que le crime visait à « semer la peur à des fins idéologiques ». Il s’agit de l’un des rares cas dans lesquels le gouvernement fédéral sollicite la peine de mort pour des faits motivés politiquement, sans lien avec des organisations terroristes. 

L’avocate de la défense, Karen Friedman Agnifilo, ancienne procureure adjointe à Manhattan, a réagi en dénonçant une décision « politique » : 

Les procureurs affirment que Luigi Mangione tenait un carnet à spirales où il consignait des propos virulents contre l’industrie de l’assurance santé et ses dirigeants, qu’il considérait comme responsables d’injustices sociales. Bien qu’il ait ciblé UnitedHealthcare, premier assureur santé du pays, la société a précisé que Mangione n’avait jamais été inscrit parmi ses assurés. 

Depuis son arrestation, Mangione est soutenu par une partie de l’opinion publique. Sur les réseaux sociaux, des groupes relayent son image, dénonçant les abus du système de santé américain. Lors de ses premières comparutions au tribunal, plusieurs rassemblements ont eu lieu devant le palais de justice pour contester le pouvoir des compagnies d’assurance. 

Le procès de Luigi Mangione pourrait devenir un événement politique et judiciaire majeur. Il soulève des questions sensibles : la place de la peine capitale dans un État où elle est abolie, l’intervention du gouvernement fédéral, et la manière dont certains justifient la violence au nom d’une cause.

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