Société
Assassinat de Samuel Paty : les peines requises contre les accusés jugées « légères »

La cour d’assises spéciale de Paris a requis des peines allant d’un an à seize ans de prison contre huit accusés jugés pour leur implication dans l’assassinat du professeur Samuel Paty en 2020. Ce procès, particulièrement attendu, a mis en lumière les engrenages qui ont conduit à l’un des actes les plus marquants de ces dernières années en France.
Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avait été décapité à la sortie de son collège. L’attaque, commise par Abdoullakh Anzorov, un jeune islamiste radicalisé, avait suscité une onde de choc nationale.
Des peines de 14 et 16 ans de prison requises contre deux proches du terroriste
Pour Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, amis proches du meurtrier, les peines les plus lourdes ont été demandées : 14 et 16 ans de prison assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Le premier était accusé d’avoir conduit l’assaillant aux abords du collège, tandis que le second aurait facilité l’acquisition d’armes. Bien qu’ils aient nié tout lien avec les intentions meurtrières d’Anzorov, le parquet a requalifié leur implication en « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
Des accusés qui pourraient ressortir libres du tribunal
Les six autres accusés, pour la plupart actifs sur les réseaux sociaux, sont présentés comme appartenant à une « jihadosphère » ayant alimenté la radicalisation de l’assaillant. Parmi eux, Yusuf Cinar et Ismaël Gamaev, âgés de 22 ans, ainsi que Louqmane Ingar et Priscilla Mangel, ont vu des réquisitions variant entre un an de prison avec sursis probatoire et cinq ans d'emprisonnement, selon leur degré d'implication.
Abdelhakim Sefrioui et Brahim Chnina, figures clés de l’affaire, ont quant à eux écopé de réquisitions particulièrement sévères : 12 ans de réclusion criminelle pour Sefrioui, accusé de diffusion de fausses informations, et 10 ans pour Chnina, le père de la collégienne à l’origine des accusations mensongères contre Samuel Paty.
Les larmes de Mickaelle, la sœur de Samuel Paty, à la sortie du tribunal
A la sortie du tribunal, Mickaëlle Paty, la sœur du professeur tué, a réagi avec les larmes aux yeux : « J'ai l'impression de m'être battue pendant quatre ans, d'avoir tenue pour pas grand chose à la fin. C'est plus qu'une déception. Le message qui est envoyé aux professeurs qui sont menacés de façon omniprésente, et d'autant plus pendant ce procès, qu'est-ce qu'on va leur dire ? J'aimerai savoir... »
Le verdict est attendu dans les prochains jours, d'ici jeudi ou vendredi.
« Un scandale de plus: après 6h d’un réquisitoire implacable, comment le parquet n’en tire pas les conséquences pénales? Et d’invoquer la demande de justice de ma mère à la fin, comme si nous pouvions nous satisfaire de ça… c’est insupportable » me dit Mickaëlle.#samuelpaty pic.twitter.com/sBmbGJsS2I
— Emilie Frèche (@EmilieFreche) December 16, 2024
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