Politique
Martine Aubry prône une gauche unie sans Jean-Luc Mélenchon pour 2027

Martine Aubry, maire démissionnaire de Lille, s’est exprimée ce mercredi 12 mars sur France Inter au sujet de l’élection présidentielle de 2027. Invitée par Léa Salamé et Nicolas Demorand, elle a appelé à une union « la plus large possible » de la gauche en excluant explicitement Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise (LFI).
Lors de cet entretien, Martine Aubry a fermement rejeté toute alliance avec LFI, déclarant : « LFI, ce n’est plus possible. » Elle a pointé du doigt la personnalité de Jean-Luc Mélenchon, leader du parti, en déplorant « cette brutalité, cette façon permanente d’être dans la provocation, de ne pas respecter les institutions ». L’ancienne maire a toutefois pris soin de préciser qu’elle ne visait pas les militants ni les électeurs de LFI, expliquant : « L’exaspération pousse à voter pour ceux qui parlent le plus fort, même si ce qu’ils disent n’a aucune chance d’arriver. »
Après avoir quitté son poste de maire de Lille le 6 mars dernier, après près de 24 ans à la tête de la ville, Martine Aubry n’entend pas se retirer de la vie politique. Elle a affirmé vouloir « rester à Lille » tout en continuant à peser sur les choix du PS. Elle a notamment évoqué son rôle récent auprès d’Olivier Faure, qu’elle a convaincu de ne pas voter la motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou. « J’y ai beaucoup œuvré [...] car c’était un moment où les Français avaient besoin d’apaisement », a-t-elle expliqué, estimant que cette décision a renforcé la « crédibilité » du PS.
Bilan de Lille : des avancées et des regrets
Interrogée sur ses quatre mandats à la mairie de Lille, Martine Aubry a dressé un bilan contrasté. Elle a mis en exergue deux regrets principaux : le logement et la sécurité. « Il y a toujours des mal logés », a-t-elle reconnu, tout en revendiquant que Lille est « la seule ville dans la métropole à construire des logements et à garder les catégories populaires dans la ville, et non en banlieue ». Sur la sécurité, elle a déploré « un gros problème de drogue » et un manque de soutien national, affirmant : « Je me bats sans être entendue pour avoir plus de policiers nationaux. »
Malgré cela, elle s’est félicitée d’avoir tenu toutes ses promesses et a salué son premier adjoint, Arnaud Deslandes, qu’elle juge capable de poursuivre son travail avec « une belle vision » et des « valeurs de solidarité ». À 74 ans, Martine Aubry reste une voix influente au sein de la gauche française. En excluant Jean-Luc Mélenchon de son projet d’union pour 2027, elle pose les bases d’une stratégie visant à rassembler une gauche modérée et institutionnelle.
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