Harcèlement scolaire : 18 mois de sursis requis contre l’enseignante d’Evaëlle

Ce mardi 11 mars, la procureure a requis dix-huit mois de prison avec sursis à l’encontre de l’enseignante jugée pour harcèlement moral sur mineur, après le suicide d’Evaëlle en 2019. Une interdiction définitive d’exercer a également été demandée.

L’accusation a dénoncé l’attitude d’une enseignante en position de « toute-puissance », dont le comportement aurait été un « déclencheur et catalyseur » du harcèlement subi par la collégienne. « Le degré de manque d’empathie de madame me sidère, ne cesse de me sidérer », a déclaré la procureure, pointant une « dérive systémique » qui aurait pu perdurer sans l’intervention de la justice.

Evaëlle, 11 ans, s’est suicidée en juin 2019 après une année marquée par des brimades et des violences de la part de ses camarades. Selon plusieurs témoignages, l’enseignante aurait contribué à son isolement, en l’exposant publiquement aux critiques de la classe et en tenant des propos humiliants. Des phrases comme « tu es bête, tu vas finir SDF » ou « tu n’as pas de cerveau » ont été rapportées par d’anciens élèves.

Interrogée à l’audience, l’enseignante a réfuté toute responsabilité. « Je ne l’ai pas humiliée », a-t-elle affirmé. « Qu’est-ce que c’est humilier, alors ? Quand vous avez un élève face à vous qui pleure, spontanément, je vais dire : "Arrête de pleurer" », a-t-elle insisté. Elle a également soutenu qu’elle n’avait pas perçu la jeune fille comme une « enfant harcelée ».

L’inaction de l’Éducation nationale a également été critiquée par la famille, qui avait déposé plusieurs plaintes restées sans suite avant le drame. Toutefois, aucune poursuite pénale ne sera engagée contre l’institution, une indemnisation ayant été conclue.

Deux anciens camarades d’Evaëlle, impliqués dans son harcèlement, seront jugés prochainement devant le tribunal pour enfants.

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