Politique
Assemblée nationale : LFI invite le CCIE (ex-CCIF) à une table ronde contre l'islamophobie

Ce mercredi 12 mars à 15h30, La France Insoumise organise une table ronde sur l’islamophobie dans l’enceinte du Palais Bourbon, rassemblant plusieurs associations, dont le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE). Or, cette organisation est considérée comme l’héritière du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous en 2020 par le ministre de l’Intérieur de l'époque, Gérald Darmanin.
Derrière le CCIE, le CCIF dissous par Darmanin en 2020
L’invitation du CCIE par la France Insoumise suscite déjà la polémique. Le CCIF avait été accusé par le gouvernement d’être une « officine islamiste œuvrant contre la République » et de promouvoir une vision radicale de l’islam. Proche des Frères musulmans, l’organisation s’illustrait par ses positions controversées, notamment par le biais de son ancien porte-parole Marwan Muhammad, qui n’avait pas hésité à faire scander "Allah Akbar" à plusieurs milliers de manifestants lors de la Marche contre l’islamophobie en 2019.
Outre le CCIE, d’autres associations prendront part à cette table ronde, notamment Étude et Partage, Basket pour Toutes et l’EMF (Etudiants Musulmans de France). Ces structures, bien que moins médiatisées, sont également sujettes à des interrogations quant à leurs positions sur la laïcité et l’islamisme.
Vers une interdiction de la table ronde ?
Cette invitation intervient dans un contexte tendu, alors que le gouvernement continue d’afficher sa fermeté face aux mouvements islamistes et aux associations soupçonnées de prôner un repli communautaire. La participation du CCIE, qui poursuit le travail du CCIF à l’échelle européenne, interroge donc sur la cohérence des dispositifs de lutte contre le séparatisme instaurés depuis 2020.
L’annonce de cette table ronde risque d’alimenter les discussions avant mercredi, entre ceux qui font de l’islamophobie un slogan victimaire, et ceux qui considèrent que ces invitations banalisent des structures aux ambitions troubles. Reste à voir si cette initiative suscitera une réaction officielle de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale.

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