Politique
Budget 2025 : une loi spéciale adoptée à l'unanimité pour éviter le blocage de l'Etat

Après la censure du gouvernement de Michel Barnier, l’Assemblée nationale a adopté ce lundi, à l’unanimité, une loi spéciale destinée à assurer la continuité des services publics en l’absence de budget pour 2025. Ce texte technique, dénué de portée politique selon l’ancien ministre de l’Économie Antoine Armand, vise à éviter tout « shutdown » institutionnel.
Un vote unanime avec des tensions
Le projet de loi, approuvé par les 481 députés présents, autorise l’État à continuer de lever les impôts sur la base des barèmes de 2024 et à émettre de la dette pour maintenir le fonctionnement des services publics. Cependant, il ne reconduit pas intégralement le budget de l’année précédente, se limitant aux crédits strictement indispensables, gérés par décret.
Malgré l’unanimité, le débat a été marqué par des critiques envers la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, accusée par les oppositions, notamment LFI et le RN, d’avoir abusé de son pouvoir en déclarant irrecevables des amendements visant à indexer l’impôt sur le revenu sur l’inflation.
Un texte désormais entre les mains du Sénat
Le projet sera examiné mercredi par le Sénat, où son adoption finale permettra à l’État de fonctionner avec des moyens réduits en attendant un véritable budget pour 2025. Les dépenses de certains ministères, comme la Défense, la Justice ou l’Intérieur, ne pourront pas être revalorisées au-delà du strict minimum, a précisé Laurent Saint-Martin.
L’adoption du texte inclut néanmoins un amendement garantissant les prélèvements sur les recettes de l’État au profit des collectivités locales, un point qui a fait consensus.
Les défis du nouveau Premier ministre François Bayrou
Pendant ce temps, François Bayrou, récemment nommé chef du gouvernement, doit s’atteler à présenter un budget complet pour 2025 capable d’éviter une nouvelle censure. Mais la tâche s’annonce ardue, avec une opposition résolue à s’opposer à tout projet jugé « austéritaire », comme l’a promis Éric Coquerel, président LFI de la commission des Finances.
En dépit des critiques, certains, comme Jean-Philippe Tanguy (RN), se félicitent de ce compromis temporaire : « Au grand désespoir des corbeaux de malheur de la macronie et de la droite macronisée, il n’y aura pas de shutdown ! »
Le vote au Sénat sera crucial pour acter cette solution transitoire et permettre à l’exécutif de se concentrer sur l’élaboration d’un budget durable pour l’année à venir.
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