International
Droits de douane : séisme sur les marchés mondiaux après l’annonce de Donald Trump

Mercredi 2 avril : la mèche est allumée
Le président américain Donald Trump annonce une hausse généralisée des droits de douane, jusqu’à 34 % pour la Chine et 20 % pour l’Union européenne. Il justifie cette offensive par la nécessité de « retrouver un âge d’or industriel » aux États-Unis. Les marchés, déjà fragiles, accusent le coup.
Wall Street termine en nette baisse : le Dow Jones perd 3,98 %, le Nasdaq 5,97 %, et le S&P 500 recule de 4,84 %. Cette première alerte laisse présager une secousse plus large. Les Bourses asiatiques, ouvertes plus tard, s’inscrivent immédiatement dans le rouge.
Jeudi 3 avril : le choc s’amplifie, les Bourses européennes décrochent
La vague gagne l’Europe. Le CAC 40 perd 4,26 %, sa pire séance depuis mars 2022. Francfort chute de 4,95 %, Londres de 3,5 %, Milan de 6,53 %. Le Nikkei à Tokyo recule de 2,75 %. Dans un climat de panique, les valeurs industrielles, automobiles, technologiques et bancaires sont les plus touchées. Stellantis, Schneider Electric ou Société Générale dévissent.
La tension monte encore d’un cran lorsque Pékin annonce une riposte immédiate : des droits de douane supplémentaires de 34 % sur les produits américains à partir du 10 avril. Les marchés s’attendaient à une réponse plus mesurée. Ils s’inquiètent désormais d’un affrontement prolongé entre les deux premières puissances mondiales.
Vendredi 4 avril : panique généralisée, Wall Street s’effondre à nouveau
C’est l’effondrement. Wall Street chute une nouvelle fois de près de 6 %. Le Dow Jones lâche 5,50 %, le Nasdaq 5,82 % et le S&P 500, 5,97 %. En deux jours, plus de 6 000 milliards de dollars de capitalisation boursière sont partis en fumée. Le VIX, indice de la peur, grimpe à 45 points, un sommet inédit depuis 2020.
Le pétrole s’enfonce à ses plus bas depuis 2021 (Brent à 65 dollars). Le cuivre, le coton, l’or et d’autres matières premières sont aussi frappés par la volatilité. Le dollar tente de se reprendre mais reste affaibli.
Une crise aux dimensions mondiales
De Buenos Aires à Mexico, de Francfort à Séoul, les principales places financières plongent : -7,38 % pour l’indice Merval en Argentine, -4,87 % pour la Bourse de Mexico, -3,31 % pour le CAC 40, qui efface ses gains depuis le 1er janvier.
La Chine annonce des restrictions sur l’exportation des terres rares, essentielles pour l’industrie technologique américaine. En Californie, le gouverneur Gavin Newsom demande que son État soit exempté des représailles commerciales. À Tokyo, le gouvernement évoque une « crise nationale ».
La Fed sous pression, Macron appelle à l’unité
Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell reconnaît que les droits de douane auront « probablement un impact plus étendu qu’anticipé », avec « inflation accrue, ralentissement de la croissance et hausse du chômage ». Donald Trump, lui, exhorte la Fed à « baisser les taux maintenant », tout en se félicitant que « c’est le moment de devenir plus riche que jamais ».
En France, Emmanuel Macron appelle à suspendre les investissements vers les États-Unis, suscitant un tollé dans le monde économique. « Ce que dit Macron, je n’en ai rien à cirer », confie un patron du CAC 40.
Reste à savoir si l’escalade se poursuivra… ou si, comme l’espère Paris, les Américains finiront « rappelés à la raison par leurs propres citoyens ».

1 commentaire
SapereAude
Charles Gaves propose une analyse unique (ou du moins que je n'ai pas entendu ailleurs). En voici un extrait : " [...] Il a peut-être un autre but soigneusement caché. Comme le disait Milton Friedman : « quand les hommes politiques ont pris le contrôle du système économique, la première chose qu’un homme d’affaires doit acheter, c’est bien entendu l’homme politique ». C’est ce que chacun a pu voir depuis trente ans à Bruxelles, à Paris, à Londres, à Washington… Et c’est bien entendu par les importations et par les exportations, mais aussi par les subventions données par les États à toutes ces sociétés qui « exportent » que passe la plus grande partie de la corruption qui nourrit nos États profonds et permet à nos personnels politiques de vivre aussi dignement qu’ils le méritent. A la lumière de cette idée, essayons maintenant de comprendre ce que cherchent, peut-être, à faire monsieur Trump et toutes ses équipes [...]" [ Source : https://institutdeslibertes.org/nombreuses-et-soudaines-conversions-au-libre-echange/ ]
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