Politique
Pavés, prières et provocations : la dérive incontrôlable de LFI

Pavés, prières et provocations : la dérive incontrôlable de LFI par Jules Laurans. Comment un parti qui ambitionnait d’incarner la révolte des Français modestes a-t-il pu devenir une machine à fédérer des militants violents, des prosélytes religieux et des idéologues communautaristes ? Remontons le fil jusqu’en 2016, dans le tumulte des manifestations contre la loi travail portée par Myriam El Khomri. Ce qui débute comme une grogne populaire – des salariés, des étudiants, des syndicats unis contre une réforme jugée libérale – bascule vite dans la violence.
Les pavés pleuvent, les vitrines explosent, les forces de l’ordre sont prises à partie. Les Black Blocs entrent en scène, suivis de près par les antifas, ces militants qui se rêvent en rempart contre un fascisme fantasmé. Parmi eux, un jeune prend place dans les cortèges : Raphaël Arnault. Ce futur député LFI, alors jeune agitateur, pose les bases des méthodes de la Jeune Garde, un groupuscule qui prône la violence comme réponse à une société qu’il juge d’« extrême-droite ».
Cette énergie brute, ces pavés lancés contre le système, deviennent une aubaine pour séduire un électorat jeune qui va pour une partie rejoindre les rangs de la FI. Puis vient 2018 et l’irruption des Gilets jaunes. Ce soulèvement spontané, ancré dans les campagnes et les petites villes, aurait pu être le tremplin idéal pour LFI. Mais il échappe à Mélenchon. Quand l’extrême gauche parvient enfin à l’infiltrer, elle précipite son déclin, diluant ses revendications dans un brouillard idéologique. Le patron des insoumis en tire une leçon : pour survivre, il doit changer de terrain et de base militante. Le virage décisif survient le 10 novembre 2019, lors de la marche contre l’islamophobie à Paris.
Ce jour-là, LFI défile aux côtés du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), une structure déjà dans le collimateur de Gérald Darmanin pour ses liens avec l’islamisme radical – elle sera dissoute un an plus tard par décret. Sous les encouragements de Marwan Muhammad, ex-dirigeant du CCIF, la foule scandera « Allahu Akbar ! » place de la République, provoquant un malaise national. Ce n’est pas une maladresse, mais un calcul. Mélenchon scelle une alliance qui enterre l’héritage laïc et universaliste de la gauche française. C’est à ce moment précis que les islamistes comprennent qu’à l’avenir, ils seront défendus par LFI.
Ce basculement s’incarne dans de nouvelles figures. Louis Boyard, ex-chroniqueur devenu agitateur médiatique, défend les « racailles » avec un aplomb provocateur. Sébastien Delogu, ancien chauffeur du Lider Minimo, s’impose comme une coqueluche des quartiers marseillais, où la « diversité » voit en lui un porte-voix. Ces profils ne sont pas des accidents : ils traduisent une stratégie d’implantation dans une « nouvelle France » fragmentée, où les luttes sociales cèdent la place à des combats identitaires. Les attentats du 7 octobre 2023 en Israël accélèrent cette mue.
Alors que la classe politique condamne unanimement le massacre perpétré par le Hamas, Mélenchon préfère défendre Gaza, Danièle Obono qualifie le Hamas de « mouvement de résistance », et Rima Hassan est propulsée candidate aux Européennes de 2024. La radicalisation devient un carburant électoral, tout simplement parce que c’est désormais ce que souhaite la base. Chaque composante du parti a accepté les violences de ces événements politiques, qui n’ont en fait été que des étapes vers la radicalisation, et embrassent la nouvelle mue idéologique de LFI.
Ce parti est dangereux parce qu’il ne connaît pas de limites dans sa fuite en avant. Mon pronostic : un jour, LFI franchira un cap supplémentaire en investissant un fiché S pour islamisme – un Élias d’Imzalène, par exemple – dans une élection, comme une provocation ultime. Ce ne serait que l’aboutissement logique d’une trajectoire entamée il y a des années. Ce sont tous ces militants radicaux qui gravitent autour de LFI que nous avons analysés dans ce magazine et que nous vous dévoilons. Nous vous montrons la vérité crue d’un parti auquel ont adhéré les idéologues et militants les plus radicaux.

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