[Info Frontières] : Émile Picy, secrétaire général trésorier de l’Association des journalistes parlementaires, agresse un collaborateur UDR

Ce mercredi 9 avril, vers 13h30, une manifestation s’est tenue au jardin des Quatre Colonnes de l’Assemblée nationale, à l’initiative de la CGT, de la CFDT, de Solidaires Assemblée nationale Collab, de l’association Collab Insoumis et de l’association Hagra. Ce rassemblement visait explicitement la rédaction de Frontières afin d’exiger le retrait de notre accréditation parlementaire, à la suite de la parution de notre magazine : LFI, le parti de l’étranger.

Trois membres de notre équipe étaient présents sur place pour couvrir l’événement : nos journalistes Louise Morice, Jordan Florentin, ainsi que notre reporter David Alaime. Après de longues minutes sous les huées et les sifflements de la part des associations de collaborateurs et d’élus, ils ont tous les trois été pris à partie violemment. Erik Tegnér, directeur de la rédaction, a d’ailleurs déposé plainte à la suite de cet incident plus que choquant. 

Par ailleurs, alors que Jordan Florentin était exfiltré du jardin des Quatre Colonnes par les services de sécurité, un individu jusque-là non identifié l’a violemment insulté, le traitant de « connard » et d’ « enculé ». La scène a été entièrement filmée par un collaborateur du parti UDR. En réalisant qu’il était enregistré, l'agresseur s’est alors retourné contre l'assistant, criant : « Arrête de filmer, connard ! », avant de l’agresser physiquement. D’après nos informations, il s’agit de Monsieur Émile Picy, journaliste indépendant (ex-Reuters) et secrétaire général-trésorier de l’Association des journalistes parlementaires (AJP).

Contacté par Frontières, le collaborateur parlementaire affirme avoir déposé plainte. Celle-ci porte sur des violences exercées à l’encontre d’une personne investie d’une mission de service public, ayant entraîné une incapacité totale de travail de huit jours, ainsi que pour outrages. Encore très choqué, il nous confie : « Je n’aurais jamais imaginé subir une agression physique à l’Assemblée nationale, encore moins de la part de journalistes. » Il décrit la brutalité de l’altercation : « Il m’a littéralement sauté dessus. »

Conduit à l’infirmerie de l’Assemblée pour faire constater ses blessures, l’assistant parlementaire dénonce aussi l’inaction totale des forces de sécurité présentes sur les lieux :

Le collaborateur se dit d’autant plus abasourdi après avoir pris connaissance du communiqué de presse de Madame Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui selon lui « prend clairement le parti des agresseurs ».

Il ajoute par ailleurs : « La présidence a laissé se dérouler toutes ces scènes-là, alors que tous les députés et les ministres étaient présents en hémicycle pendant la séance des questions au gouvernement. » Une passivité qu’il juge d’autant plus grave qu’elle révèle une faille de sécurité inquiétante — bien au-delà de sa propre agression.

Aujourd’hui, le collaborateur UDR confesse redouter de revenir travailler au Palais-Bourbon dans un tel climat : « Franchement, je n’ai pas envie de le recroiser, lui et ses copains d’extrême gauche. » Et pour cause, pas plus tard que ce midi, la députée RN Laure Lavalette indiquait : « Ce violent se trouve toujours actuellement dans les couloirs de l’Assemblée nationale. »

Une indignation partagée par Éric Ciotti, président du groupe, a interpellé la présidente Braun-Pivet demandant « des sanctions exemplaires » et l’exclusion du journaliste du Palais Bourbon.