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[Édito] Le bilan de Bruno Le Maire : 3 228 milliards de dette
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Nouveau député, je suis surtout chef d’entreprise depuis quinze ans, habitué à gérer des comptes avec rigueur. Depuis mon entrée à l'Assemblée nationale, j’ai découvert un univers où l'irresponsabilité et l'inconséquence règnent en maîtresses. Membre de la Commission des finances, je me retrouve face à un spectacle consternant : lors des discussions sur le Projet de Loi de Finances (PLF), trop peu de députés semblent réaliser l'ampleur du problème ou l'urgence absolue d’y faire face.
3 088 milliards d’euros de dette publique en 2023, soit 113 % du PIB. Oui, vous avez bien lu : la France est désormais le pays le plus endetté d’Europe en chiffres absolus, loin devant l’Allemagne, et pourtant avec un PIB bien inférieur ! Le déficit public dépasse 5 % du PIB. Il est temps d'agir : un budget à l’équilibre est non seulement nécessaire, mais vital.
Entre 2000 et 2023, la dette publique a littéralement explosé, passant de 1 000 à plus de 3 000 milliards d’euros. La crise sanitaire, les mesures de soutien contre l’inflation, et la crise énergétique ont accéléré la chute libre des finances publiques. Mais ne nous y trompons pas : cette situation n’est pas conjoncturelle. L’addition s'annonce salée. Dès 2025 ou 2026, selon les taux d’intérêt, le remboursement de la dette – simplement les intérêts ! – sera le premier poste budgétaire de l’État. Bruno Le Maire se réjouit de la baisse des taux directeurs de la BCE, mais oublie de mentionner que le taux auquel nous empruntons dépend de notre crédibilité. Résultat ? Chaque point de hausse des taux d'intérêt coûtera 40 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2027. Ce sont des milliards qui manqueront pour l’éducation, la sécurité intérieure et extérieure, la santé etc. Chaque hausse, c'est un sacrifice de plus pour les générations futures.
Dépenses publiques : inefficaces, incontrôlées, insoutenables
Avec 59 % du PIB en dépenses publiques en 2023, la France est championne du monde. Une bonne partie de ces dépenses va à la protection sociale, qui absorbe à elle seule 31 % du PIB. Mais ce modèle, aussi précieux soit-il, n’est plus viable à crédit. Selon une étude de l’Institut Montaigne, pour sauver notre modèle social sans faire croître davantage la dette, il faudrait augmenter les prélèvements obligatoires de trois points de PIB ou couper 70 à 80 milliards d’euros dans les dépenses. Problème : nos prélèvements sont déjà parmi les plus élevés d’Europe, à 45,3 % du PIB en 2023. Une hausse serait tout simplement suicidaire pour notre économie.
L’urgence est là : imposer un budget à l’équilibre.
Il est temps d'arrêter la fuite en avant. Nous devons instaurer une règle budgétaire stricte : voter, chaque année, un budget à l'équilibre. Cela obligerait l'État à financer ses dépenses avec ses recettes, et non plus avec des emprunts sans fin. D'autres pays l'ont fait, comme l’Allemagne avec son « Schuldenbremse » (frein à l’endettement). Le résultat ? Une dette stabilisée, une économie protégée, et un avenir sécurisé pour ses citoyens.
Car là est la vraie question : qui paiera ? En continuant ainsi, nous condamnons nos enfants à régler la facture de notre lâcheté. Nous avons collectivement accepté la paresse, évité les décisions courageuses mais nécessaires. Mais comme dans toute situation, plus on ignore le problème, plus il s’aggrave.
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