Politique
Un ancien journaliste de gauche jugé pour viols, actes de torture et barbarie sur ses belles-filles

Le journaliste qui, durant les années 80 et 90, côtoyait les grandes rédactions françaises – de France Info à Envoyé Spécial en passant par Libération – s’était installé en Ariège en 2017 pour une nouvelle vie. Présenté comme un professeur d’aïkido et un expert en « aiki thérapie », une pratique qu’il décrivait comme révolutionnaire pour « se libérer de ses blocages », Jean-Philippe Desbordes s’était taillé une réputation d’homme érudit et de guide bienveillant.
Il était notamment l’auteur de deux ouvrages marquants. En 2007, il publie Mon enfant n’est pas un cœur de cible, où il se positionne comme un défenseur de l’enfance, dénonçant les dérives d’une société de consommation envahissante et appelant à protéger les jeunes de l’exploitation commerciale pour préserver leur innocence. En 2018, il signe Et si vous respiriez un peu mieux ? L'art de vivre aïki, un livre promouvant une méthode de bien-être basée sur des pratiques respiratoires inspirées de l’aïkido.
Mais derrière cette façade charismatique, l’enquête a révélé une tout autre réalité. Déjà incarcéré depuis quatre ans, l’ancien journaliste de gauche est accusé d’avoir utilisé sa position pour manipuler, contrôler et abuser les jeunes filles de sa compagne ainsi que sur une ancienne élève.
Un journaliste de gauche tortionnaire
L’affaire a éclaté en janvier 2020, lorsqu’une plainte pour viol, déposée par l’aînée des filles, a déclenché une enquête approfondie. L’accusé aurait également profité de son rôle de professeur d’aïkido pour abuser de l’une de ses élèves, ajoutant une couche d’horreur à ce dossier déjà lourd.
Les témoignages glaçants qui se succèdent à la barre plongent la Cour d’assises dans l’effroi. Des violences psychologiques, des humiliations quotidiennes, des privations de soins … la liste des sévices est longue. La seconde sœur de la fratrie, âgée de 17 ans au moment des faits, explique : « Il nous a obligées à prendre du riz directement dans une casserole d’eau bouillante (…) On mangeait parfois par terre, dans un bol, comme un chien. On a aussi dormi dehors. »
L’audience bascule dans l’insoutenable avec d’autres révélations, rapportées par La Gazette ardéchoise : « Des fellations au minimum deux fois par jour, plus de 700 viols par sodomie (…) J’ai été une esclave, il me tenait parfois en laisse. » Ces témoignages glaçants dévoilent l’atrocité des épreuves subies par ces jeunes victimes. L’auditoire de la cour d’assises en reste bouleversé, et certains éclatent en sanglots face à l’horreur décrite.
« Les brimades évoquées ne sont, selon lui, qu’un ressenti »
Me Élodie Bayer, avocate des trois jeunes sœurs, décrit un « contexte d’emprise totale ». La plus jeune des filles, âgée désormais de 23 ans, porte encore les stigmates de ces années de souffrance. « Elle souffre d’un profond stress post-traumatique. Sa douleur est plus vive aujourd’hui qu’au moment où elle s’est confiée pour la première fois au juge d’instruction », confie-t-elle.
Face à ces accusations, Jean-Philippe Desbordes clame son innocence. Selon son avocat, Me Nicolas Raynaud de Lage, son client se considère victime d’un « acharnement » orchestré par son ex-compagne, elle-même poursuivie pour complicité. « Mon client se dit victime d’un acharnement. Il estime avoir aidé son ex-compagne avec ses enfants et qu’elle essaye aujourd’hui de trouver en lui une sorte de responsable d’une série de malheurs qui les ont frappés. Pour lui, il n’est coupable d’aucune infraction. Quant aux brimades et autres punitions, il affirme que ce n’est qu’un ressenti », défend-il.
Le procès devra également se pencher sur le rôle de l’ex-compagne de Desbordes, accusée d’avoir été complice dans les violences infligées.
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