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Crise France - Algérie : convocation de l’ambassadeur sur fond de tensions croissantes

Les relations franco-algériennes connaissent un nouvel épisode de tensions. Ce dimanche 15 décembre, trois médias algériens, dont le quotidien gouvernemental El Moudjahid, ont rapporté la convocation de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, par le ministère algérien des Affaires étrangères. Une « mise en garde sévère » a été adressée à Paris, accusée d’ingérences visant à déstabiliser l’Algérie.
Accusations de déstabilisation : un documentaire à l’origine des tensions
Cette convocation s’inscrit dans un contexte déjà tendu entre les deux pays. Selon les médias algériens, elle fait suite à la diffusion récente d’un documentaire sur la chaîne publique algérienne AL24 et sur la télévision étatique. Ce programme accuse les services de renseignements français d’avoir orchestré un complot visant à saper la stabilité de l’Algérie.
Le documentaire, qui met en lumière des témoignages, présente un Algérien de 35 ans, identifié comme un ancien combattant de Daech ayant purgé une peine de trois ans en Algérie. Cet homme affirme avoir été approché en 2022 par une association française, qu’il qualifie de couverture pour des opérations de déstabilisation.
Parmi les accusations d’Alger figurent également des reproches à la France pour avoir autorisé des individus « hostiles aux institutions de l’État algérien » à organiser des réunions dans les locaux diplomatiques français. Les autorités algériennes dénoncent aussi le soutien présumé de Paris à des groupes qu’elles considèrent comme terroristes, tels que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) ou Rachad, un mouvement d’opposants en exil.
Une dernière sommation dans un climat de crispation
Selon El Moudjahid et d’autres médias algériens, l’ambassadeur Stéphane Romatet aurait été averti que la patience de l’Algérie avait des limites. Le Figaro rapporte qu’Alger aurait adressé une « dernière sommation » à Paris, l’accusant de « chantage » et d’actions visant à fragiliser le pays.
Ce climat conflictuel s’inscrit dans un contexte marqué par l’arrestation récente de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, critique virulent du régime algérien. Arrêté en novembre à l’aéroport d’Alger, il est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien. Sa détention a provoqué de vives réactions en France, où plusieurs intellectuels et personnalités politiques dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.
Des relations bilatérales de plus en plus fragiles
Cette convocation de l’ambassadeur français intervient dans un moment de crispation générale entre les deux nations. Alors que la France a tenté ces dernières années de relancer un dialogue constructif avec Alger, les tensions autour de la mémoire coloniale, des flux migratoires et des questions de sécurité continuent de freiner tout rapprochement durable.
Pour l’heure, Paris n’a pas officiellement réagi à ces accusations, mais ce nouvel épisode souligne une fois de plus la difficulté des relations bilatérales, souvent marquées par des désaccords profonds et des gestes de défiance mutuels. Une réponse française est attendue dans les jours à venir, alors que les accusations algériennes risquent d’aggraver encore les tensions diplomatiques.
À lire aussi : Sondage : 70 % des Français veulent suspendre les demandes d’asile des réfugiés syriens

1 commentaire
vert10
Denoncer les accords de 1968 et la politique des visas pour la nomenclatura algérienne qui vient se faire soigner ou étudier
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