Société
« N* ta mère toi et ta France » : une tik tokeuse franco-algérienne jugée pour menaces de mort à Lyon

Sofia Benlemmane, influenceuse franco-algérienne, comparaît ce mardi 18 mars devant le tribunal correctionnel de Lyon. Elle est poursuivie pour « menaces de mort » proférées sur les réseaux sociaux, dans un contexte de tensions diplomatiques entre Alger et Paris. Placée sous contrôle judiciaire depuis janvier, elle doit répondre de vidéos publiées depuis 2023, dont une où elle insulte une femme en direct en disant : « N*** ta mère toi et ta France » et « j’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer ».
Début janvier 2025, Sofia Benlemmane et trois autres influenceurs algériens ont été interpellés en France pour des contenus en ligne jugés haineux envers la France et incitant à la violence. Suivie par près de 350 000 abonnés sur TikTok et Facebook, la quinquagénaire est notamment accusée d’avoir ciblé des opposants au gouvernement algérien. Son avocat, Me Frédéric Lalliard, avait déclaré en janvier que les propos reprochés n’étaient pas des infractions pénales, suggérant qu’ils avaient été « sortis de leur contexte » ou mal traduits.
Un passé marqué par la controverse
Sofia Benlemmane s’était déjà fait remarquer en 2001, lorsqu’elle avait été condamnée à sept mois de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de stade. À l’époque, cette ancienne joueuse de football avait pénétré sur la pelouse du Stade de France avec un drapeau algérien lors d’un match amical France-Algérie. Opposée par le passé au régime d’Alger, elle affiche désormais un soutien au gouvernement actuel.
D’autres influenceurs impliqués dans des affaires similaires ont été jugés récemment. « Zazou Youssef » a été condamné fin février 2025 à Brest à 18 mois de prison ferme et dix ans d’interdiction du territoire français pour avoir appelé à des attentats en France et à des violences en Algérie sur TikTok. « Doualemn », quant à lui, a écopé en mars à Montpellier de cinq mois de prison avec sursis pour une vidéo incitant à agresser un opposant au régime algérien. Expulsé par la France en janvier, il avait été renvoyé par l’Algérie, un revers pour Paris. Enfin, le procès d’« Imadtintin », accusé d’appels à des actes terroristes, a été reporté au 23 mai prochain à Grenoble pour une expertise de traduction.
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