Société
L’Italie affiche une santé économique insolente : excédents record et boom des exportations hors UE

Excédent budgétaire, record d’exportations hors UE et réduction du déficit énergétique : autant de signaux positifs qui renforcent la position du gouvernement de Giorgia Meloni. Une dynamique qui contraste avec la situation économique d’autres pays européens, dont la France.
Un excédent budgétaire et commercial inédit dans le G7
L’Italie est le seul pays du G7 à avoir dégagé un excédent budgétaire primaire en 2024, atteignant 9,6 milliards d’euros, soit 0,44 % du PIB. Une performance exceptionnelle dans un contexte international tendu. Son déficit public a chuté de 7,2 % à 3,4 % du PIB, avec une trajectoire visant 3 % en 2025.
Autre point fort, sa balance commerciale affiche un excédent impressionnant de 54,9 milliards d’euros, en nette hausse par rapport aux 34 milliards de 2023. Et cela, malgré une baisse globale de 0,4 % des exportations due au ralentissement de l’Allemagne et des États-Unis. L’excédent commercial hors produits énergétiques atteint un record de 104,5 milliards d’euros, du jamais vu depuis 1993.
Des exportations hors UE en pleine expansion
L’Italie a su diversifier ses débouchés, compensant le ralentissement intra-européen. Les exportations vers des marchés émergents explosent :
• +23,9 % vers la Turquie
• +16 % vers la Serbie
• +10,3 % vers l’Asie du Sud-Est (ASEAN)
• +8 % vers le Mexique et le Brésil
• +6,6 % vers les pays de l’OPEP
• +5,3 % vers le Royaume-Uni
Cette stratégie d’ouverture a permis à l’Italie d’atteindre 305,3 milliards d’euros d’exportations hors UE, un niveau inégalé depuis une décennie. Malgré la hausse prévue des droits de douane aux États-Unis, l’Italie mise sur ces marchés émergents pour maintenir sa dynamique selon Edoardo Secchi dans sa tribune au Figaro.
Réduction du déficit énergétique et indépendance accrue
Autre succès du gouvernement Meloni : la réduction du déficit énergétique, qui est passé de 65 milliards d’euros en 2023 à 49,5 milliards en 2024. Un enjeu crucial pour l’économie italienne, qui dépend historiquement des importations.
Rome mise sur une transition énergétique ambitieuse :
• Porter à 65 % la part des énergies renouvelablesdans l’électricité.
• Lancer le nucléaire de nouvelle génération dès 2027.
• Réduire de moitié les importations d’énergie d’ici 2030.
Cette stratégie vise à renforcer l’autonomie énergétique du pays et à soutenir la compétitivité des entreprises.
Un modèle de gestion budgétaire qui tranche avec la France
L’Italie parvient à conjuguer discipline budgétaire et soutien à l’économie. Le budget 2025 prévoit des baisses d’impôts significatives :
• Réduction de l’impôt sur les sociétés de 24 % à 20 %pour les entreprises réinvestissant leurs bénéfices.
• Extension des baisses de charges salariales jusqu’à 40 000 euros annuels.
• Aides aux familles et incitations à la transition écologique.
Malgré ces allègements fiscaux, le déficit public est maintenu sous contrôle, à 3,3 % du PIB en 2025. Un contraste frappant avec la France, qui prévoit encore un déficit au-dessus de 5 %et n’exclut pas de nouvelles hausses d’impôts.
Giorgia Meloni, une figure montante en Europe
La réussite économique italienne renforce la stature de Giorgia Meloni sur la scène européenne. Son approche mêlant conservatisme, souveraineté économique et pragmatisme diplomatique lui permet d’être un acteur clé des négociations européennes.
En jouant la carte d’une Italie stratégiquement positionnée entre Washington et Bruxelles, Meloni tente d’affirmer son leadership face au déclin du couple franco-allemand. Son objectif : faire de l’Italie un acteur central dans la redéfinition des équilibres économiques et politiques en Europe.
Vers un cap à 700 milliards d’euros d’exportations ?
Avec une dynamique aussi solide, l’Italie vise un nouvel objectif ambitieux : atteindre 700 milliards d’euros d’exportations d’ici 2027. Une ambition soutenue par des fondamentaux économiques robustes, une industrie compétitive et une politique économique résolument tournée vers l’international.
Dans un contexte européen marqué par l’inflation et la stagnation, l’Italie se démarque comme un modèle de résilience économique, posant la question : et si Rome devenait le nouvel épicentre économique de l’Europe ?

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