Royaume-Uni : l'ex-ministre de l’Intérieur attaque Rishi Sunak

Remaniement à Downing Street, la ministre de l'Intérieur britannique Suella Braverman, l'une des têtes de l'aile droite du parti conservateur, a été limogée ce lundi 13 novembre par le Premier ministre Rishi Sunak, a annoncé la BBC.

Cette mise à l'écart du gouvernement intervient après que la ministre, déjà sur la sellette depuis des semaines après avoir enchaîné les polémiques, ait remis en cause la semaine dernière l’impartialité des forces de l'ordre londoniennes, auxquelles elle reproche d’avoir autorisé une manifestation pro-Palestine. La manifestation avait réuni plus de 500.000 personnes samedi dernier dans la capitale britannique.

Dans une tribune publiée dans le Times, elle qualifiait ces manifestations de « marche de la haine » et dressait une comparaison jugée maladroite avec l'Irlande du Nord. Dans une lettre adressée au Premier Ministre et publié sur les réseaux sociaux, l'ex-ministre de l'Intérieur britannique s'en prend durement à Rishi Sunak. Elle accuse ce dernier de ne pas l'avoir écoutée et d'avoir refusé d'agir concrètement contre l'immigration illégale massive et le wokisme.

My letter to the Prime Minister pic.twitter.com/7OBzaZnxr2

— Suella Braverman MP (@SuellaBraverman) November 14, 2023

Rishi Sunak taillé pour sa faiblesse face à l'immigration

La semaine dernière, dans une tribune diffusée par le Times, la désormais ex-ministre avait critiqué la police londonienne, l’accusant d’avoir autorisé la manifestation pro-palestinienne organisée samedi dernier. Elle avait particulièrement pointé le slogan scandé pendant la marche « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre », qui ne serait autre qu’un chant antisémite voué à éradiquer Israël. Downing Street n’avait en tout cas pas validé la publication de cette tribune, contrairement au processus habituel.« Il y a une perception selon laquelle les haut-gradés de la police font preuve de favoritisme à l’égard des manifestants », avait également affirmé Suella Braverman, ajoutant que cette manifestation était portée par des défenseurs d’un islam radical.

Ce n'est pas la seule polémique dont a fait l'objet l'ancienne ministre de l'Intérieur. Au début du mois de novembre, elle avait assuré que les sans-abri contraints de dormir dans des tentes en pleine rue avaient choisi ce « mode de vie ». Située à l'aile droite des conservateurs anglais, elle avait, plus tôt, décrit les arrivées de réfugiés d’« invasion », alertant d’un prochain « ouragan » migratoire. Dans son communiqué, elle a annoncé qu'elle revoterait pour les conservateurs lorsqu'ils redeviendront conservateurs.