Tribunes
Fermeture de C8 : la liberté d’expression en ligne de mire

La décision de l’ARCOM de ne pas renouveler la fréquence de C8 marque un tournant sans précédent dans l’histoire de l’audiovisuel français. Ce n’est pas une simple sanction, c’est une mise au pas, une attaque directe contre la liberté d’expression et le pluralisme des médias. Mais ne nous y trompons pas : cette décision dépasse largement les considérations techniques ou réglementaires.
C8 ne bénéficiait d’aucune protection particulière, contrairement à d’autres acteurs audiovisuels. Son seul tort est d’avoir imposé un ton franc, populaire, en phase avec les préoccupations d’une majorité des Français. À contre-courant des conventions établies, elle a redonné aux débats télévisés une spontanéité et une proximité avec le quotidien des Français, loin des codes feutrés des médias traditionnels.
En cela, C8 n’était pas une chaîne comme les autres. Elle a bousculé les habitudes, donné la parole à des voix souvent écartées des plateaux, parfois controversées, et a permis d’aborder sans filtre des sujets parfois occultés ou, à l’inverse, plus consensuels, comme la protection animale avec l’émission emblématique « Animaux de la 8 », véritable référence pour les passionnés du monde animal.
C’est cette liberté qu’elle a payé au prix fort
La décision de censure de l’ARCOM ne se limite pas à la suppression d’un seul programme, « Touche pas à mon poste » en l’occurence, mais signe la disparition pure et simple d’une chaîne entière, avec ses journalistes, techniciens, intermittents, animateurs et producteurs. Des centaines de professionnels sont mis sur la touche, victimes collatérales d’un choix dont les contours et les motivations demeurent floues.
Les défenseurs de cette mise à mort médiatique, les mêmes qui trouvent toujours des arguties juridiques pour justifier l'inaction quand il faut agir, invoqueront une simple application du droit alors qu’une des missions affichées de l’ARCOM est de veiller au respect de l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion par les éditeurs de services audiovisuels.
Pourtant, jamais une sanction d’une telle ampleur n’a frappé une chaîne grand public.
Il s’agit au contraire d’un choix historique, d’une sévérité inédite, qui marque un basculement inquiétant dans la gestion du paysage audiovisuel français et dans la protection de ce principe fondamental qu’est la liberté d’expression. D’ailleurs, notre pays ne peut se satisfaire de donner au monde l’image d’une démocratie qui censure, lui qui, en 2015, descendait dans la rue pour défendre de ce principe.
De plus, cette censure intervient alors que C8 battait des records d’audience. Le 26 février 2025, l’avant-dernier numéro de « Touche pas à mon poste » a rassemblé 2,82 millions de téléspectateurs, établissant un nouveau record historique avec une part d’audience dépassant les 14%. La veille, le 25 février, l’émission attirait déjà 2,57 millions de personnes. Preuve s’il en fallait que TPMP était une émission plébiscitée par les Français, en dépit des critiques récurrentes de certains cercles médiatiques et politiques.
Il convient également de soulever un autre problème dans la décision de l’ARCOM : le deux poids, deux mesures. En effet, des chaines du service public comme France 2 et France 5, souffrent régulièrement de polémiques, de manquements à leur mission de service public, voire de dérives idéologiques flagrantes, sans pour autant être menacées de la moindre sanction malgré de multiples signalements.
Elles n’existent pourtant que grâce à l’argent des Français, à hauteur de 3,2 milliards d’euros si on inclut Radio France, et devraient donc fait l’objet d’un attentif examen de la part du régulateur - sans doute plus encore que les chaînes dont les ressources proviennent d’opérateurs privés.
Il est donc permis de poser le débat quant au discernement de l’ARCOM, car on ne peut qu’être frappé par l’acharnement dont a fait l’objet C8 et même CNEWS ces dernières années, alors que d’autres chaînes, parfois coupables de manquements bien plus caractérisés, bénéficient d’une étonnante indulgence. En cela, la mise à mort de C8 est un symbole : celui d’un paysage audiovisuel qui se referme sur lui-même, qui se croit garant de la vérité et des bons sentiments et où l’uniformisation des idées est en marche quand toute contradiction devient une faute.
Le combat ne fait que commencer, car ceux qui jubilent aujourd’hui à la disparition de C8 ne vont pas s’arrêter là. Après avoir obtenu l’effacement de cette chaîne, ils s’attaquent déjà à CNEWS, coupable selon eux du même « crime » : offrir un espace de débat libre, affranchi des carcans idéologiques imposés par les médias dominants. Ils ne s’arrêteront jamais, car leur projet ne consiste pas à enrichir le débat, mais à le confisquer à l’approche d’échéances électorales, qui pourraient être les plus importantes de la V° République.
Ils ne cherchent pas à convaincre, mais à faire taire. Ils ne veulent pas démonter des arguments, ils veulent effacer ceux qui les portent ! Ils sont bien trop faibles pour affronter la contradiction, trop fragiles pour débattre à armes égales, c’est pour cela qu’ils ne trouvent leur satisfaction que dans la destruction.
C8 n’est peut-être plus là, mais son esprit demeure
Cette décision de l’ARCOM a paradoxalement fait naître une prise de conscience : celle de la nécessité de défendre ardemment la pluralité des médias et le droit à un débat authentique. Et tafnt que Français, refusons la censure, refusons l’uniformisation des idées.
À lire aussi : « La gauche va tellement loin qu’il faut tordre le bâton dans l’autre sens » : Zemmour défend sa stratégie sur Figaro TV

2 commentaires
vert10
L’ASLA attaque l’ARCOM pour excès de pouvoir et dérive partisane Après la décision de l’ARCOM de retirer C8 de la TNT,
Signaler un abusvert10
Nouveau scandale à l’ARCOM Laurence Pécaut-Rivolier, nommée à l'ARCOM en 2021 a été 8e sur une liste PS/EELV « Le choix du renouveau » lors d'élections municipales à Gentilly. Cette information n’est évidemment pas donnée dans sa biographie sur le site de l’ARCOM. Il est temps d’organiser l’offensive contre ces flics de la pensée politisés qui veulent nous bâillonner et entraver la liberté d’expression. Ces personnes nommées en dehors de tout processus démocratique sont au service du pouvoir. Une pétition circule pour la suppression de cette officine. Déjà 15.000 signatures
Signaler un abusChargement