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Majid Oukacha : « La majorité des Français votent pour des partis qui ne proposent rien comme aggravation pénale »

Ce lundi 14 octobre, l'écrivain et vidéaste Majid Oukacha était l'invité de notre Interview Frontale.
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Majid Oukacha : « La majorité des Français votent pour des partis qui ne proposent rien comme aggravation pénale »

Majid Oukacha, écrivain et vidéaste était invité de notre Interview Frontale, il est notamment revenu sur le laxisme judiciaire et sur l'entrisme islamiste. Il était interviewé au micro de notre rédacteur en chef Jules Laurans.

Jules Laurans : Vous évoquez souvent le laxisme judiciaire en France, la liberté de criculer des OQTF, quelle est votre opinion sur le viol de Romane par un OQTF Marocain ?

Majid Oukacha : Ce sont des crimes évitables, puisque, par définition, les clandestins n'ont rien à faire sur notre territoire et devraient être expulsés, manu militari, pour le cas, de ce violeur, il avait reçu une OQTF, lui, comme 134 000 autres la même année, ce qui donne une idée de l'ampleur du phénomène. Il a eu tout le loisir, durant ces deux ans, d'agir le moment venu et de violer, hélas, cette femme. Dans la novlangue orwellienne de notre pays, beaucoup de gens entendent tellement cet acronyme OQTF, nous avons tendance à oublier ce que cela veut dire. L'État donne un bout de papier à des clandestins et leur dit « On vous demande de vous auto-expulser » cela veut dire que des gens qui ont fait précisément des démarches pour ne pas partir, on leur dit « veuillez partir s'il vous plaît », alors on ne doit pas se plaindre pas si à l'arrivée, ils ne s'en vont pas.

Quand on fait un bilan, on se dit que dans notre France très procédurale, il y a des lois françaises et européennes qui retardent au maximum, et empêchent l'expulsion automatique des clandestins. Alors quand, éventuellement, ils se font notifier d'une expulsion, il y a de multiples recours qui prolongent leur séjour, et même quand, à la fin, on peut les expulser manu militari, il faut encore compter sur un laissez-passer consulaire du pays de destination, qui ne le donnera pas toujours. Selon moi, ce n'est pas de la xénophobie de dire que nous ne pouvons pas nous encombrer de criminels supplémentaires.

Selon-vous, est-ce que les français se sentent dépossédés, en considérant que les juges décident à leur place ?

Ce sont les règles du jeu légal qui doivent changer. La majorité des Français votent pour des partis, qui ne proposent rien comme aggravation pénale. Deuxièmement, il faut changer les règles du jeu en France. Je vous donne un exemple, ce n'est pas ma spécialité à la justice, mais les juges, ils jugent aujourd'hui avec des peines qui commencent par la formule « jusqu'à », par exemple, jusqu'à trois ans de prison pour tel type de crime. Alors si un juge, à l'arrivée, ne met que six mois de prison, donc six mois avec sursis, aménageable, l'homme ne mettra jamais un pied en prison. Le juge reste dans les clous de la loi, puisque C'est potentiellement un stage de deux semaines à caresser des hamsters au bord de la mer. Donc selon moi, il faut enlever ce « jusqu'à ». Il faut que les peines soient plus binaires, plus sévères.

Il faut que l'on se soit habitué, surtout en comparaison des autres pays dans le monde, où les criminels, sont punis plus sévèrement et où il y a une corrélation avec le fait que les gens se tiennent à carreau, qu'ils n'aient pas des racailles comme nous, on en a. Cela est la définition du laxisme en France. La justice, c'est la volonté de réinsertion. Souvent, ce que disent les Français, c'est que l'on pense d'abord à la réinsertion plutôt qu'à la protection d'une société. 

À travers l'affaire du voile de Tourcoing, faut-il se montrer extrêmement ferme, car l'école peut devenir un endroit où les islamistes prospèrent le plus ?

Je pense qu'il faut voir les faits dans leur globalité. D'abord, la question du voile, ce n'est pas juste un folklore culturel ou une mode vestimentaire, mais le voile est une prescription religieuse. Effectivement, dans l'islam, c'est un devoir, mais dans le débat public, ce n'est pas présenté comme ça par les militantes voilées qui viennent à la télé pour dire « Je porte le voile, parce que je suis libre de porter le voile » Personne ne se justifie comme cela, c'est une prescription religieuse, tant dans le Coran, pour Allah que pour le prophète Mohammed dans ses hadiths. Mais le problème, c'est qu'ils tendent à un discours officiel, et même en voulant lutter contre le voile, nous sommes dans une époque totalement différente du passé. Il est vrai qu'au cours du XXᵉ siècle, la France a fait l'erreur de construire des milliers de mosquées, d'y faire venir des imams du tiers-monde qui ont officié et qui ont ré-islamisé les populations.

Même si vous leur retirez le voile sur la tête en classe, vous ne leur retirez pas le voile mental. Il faut vraiment qu'il y ait une lutte culturelle. Lorsqu'elles rentrent chez elles, elles ont Internet avec leur prédicateur qui, même si la France les expulse à distance dans les pays islamiques, ils peuvent leur faire comprendre qu'effectivement, le voile est obligatoire. Si l'État français voulait interdire au maximum le port du voile, il passerait pour des talibans qui expliquent aux femmes musulmanes ce qu'elles doivent porter ou ne pas porter.

Cela est compliqué. Et même en admettant que demain, on puisse limiter ou interdire le voile pour ces jeunes femmes., imaginez que toutes les jeunes femmes de France musulmanes se liguent, et qu'elles disent « On va toutes porter maintenant, un bonnet en soie, une écharpe en soie » Qui vont recouvrir donc la chevelure et la gorge, ce qui est la fonction du voile. Et même, mettre volontairement une même couleur, une discontinuité entre les deux, donc cela aura vraiment l'air d'un voile. Est-ce que la France va interdire le bonnet pour les jeunes femmes ? Et dans ce cas-là, on l'interdit même pour les femmes qui, l'hiver, ont besoin de se protéger ?

C'est une course sans fin, où les islamistes, seront très contents, de passer sur les plateaux télé avec ces affaires de voile. Ils ont la position victimaire, dont ils ont absolument besoin. C'est ça le compte de l'ironie. Ils passent pour les défenseurs des libertés des femmes à porter ce qu'elles veulent ou pas. Donc, je pense que la question du voile, c'est un symptôme, selon moi. Il faut, dans le débat public, défendre le fait que ce n'est pas une mode vestimentaire, mais bien une prescription religieuse.

 

Notre matinale à retrouver sur ce lien : Fontières - la matinale du 14 octobre 

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