La Corée du Sud déplore 24 morts après la propagation d'incendies dévastateurs

La Corée du Sud est confrontée à une série d’incendies de forêt dévastateurs qui ont déjà coûté la vie à au moins vingt-quatre personnes, selon les autorités. Ce mercredi, le président par intérim, Han Duck-soo, a qualifié les dommages causés par ces feux de « sans précédent », annonçant une élévation du niveau d’alerte au maximum et une « réponse nationale totale ». Douze personnes ont également été grièvement blessées, des chiffres encore provisoires selon un responsable du ministère de l’Intérieur.

Plus de 6 700 pompiers, appuyés par des centaines de soldats et des hélicoptères, dont certains fournis par l’armée américaine basée dans le sud du pays, luttent sans relâche contre les incendies qui ravagent le sud-est de la Corée du Sud depuis le week-end. Cependant, la bataille est rendue difficile par un temps sec et des vents forts qui accélèrent la propagation des flammes. Mardi, plus de 17 000 hectares avaient déjà été réduits en cendres, faisant de cette catastrophe le deuxième plus grand incendie de l’histoire du pays, après celui de 2000 qui avait consumé 23 913 hectares.

Un drame supplémentaire a marqué la journée de mercredi : un hélicoptère mobilisé pour larguer du produit ignifuge s’est écrasé dans une zone montagneuse du comté d’Uiseong, dans la province de Gyeongbuk. Le pilote, décédé dans l’accident, figure parmi les victimes comptabilisées.

Les incendies menacent des sites historiques majeurs. Les villages de Hahoe et Byeongsan Seowon, tous deux classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO, sont en danger. À Hahoe, village folklorique connu pour ses maisons aux toits de chaume, le feu n’était plus qu’à cinq kilomètres mercredi après-midi. À Byeongsan Seowon, célèbre pour son institut néoconfucéen, les pompiers arrosent les structures avec de l’eau et des retardateurs de feu pour tenter de les préserver. Un temple bouddhique ancien a déjà été entièrement détruit par les flammes.

Près de 27 000 personnes ont été déplacées, y compris des milliers de détenus, une mesure exceptionnelle. Mardi soir, une alerte d’urgence a été émise pour les résidents du village de Hahoe, tandis que des coupures d’électricité et de communication, ainsi que des routes bloquées, ont plongé plusieurs zones dans le chaos. « Toute la nuit, le chaos a continué », a déploré Han Duck-soo, regrettant que des victimes n’aient pu être évitées malgré les évacuations.

Les conditions météorologiques, marquées par un air très sec et des vents violents, ont exacerbé la situation. À Uiseong, un des incendies aurait été déclenché accidentellement par une personne entretenant un site funéraire familial. Yeh Sang-Wook, professeur de climatologie à l’Université Hanyang de Séoul, souligne l’influence du changement climatique : « Nous ne pouvons pas dire que c’est uniquement dû au changement climatique, mais il affecte directement et indirectement ces événements. Les feux de forêt deviendront plus fréquents à l’avenir. »

En 2024, la Corée du Sud a enregistré son année la plus chaude avec une température moyenne de 14,5 °C, soit deux degrés au-dessus de la moyenne des trente dernières années, selon l’Administration météorologique coréenne. Cette année, le sud du pays a déjà connu deux fois plus d’incendies qu’en 2024.

Le gouvernement a promis une aide d’urgence et un soutien financier aux déplacés. Han Duck-soo a indiqué que de la pluie était attendue mercredi soir, exhortant les autorités à exploiter ces précipitations, même faibles, pour contenir les flammes. « La région a connu un temps inhabituellement sec avec des précipitations inférieures à la moyenne », a-t-il ajouté, soulignant la gravité de la situation.

Face à cette crise, la Corée du Sud mobilise toutes ses ressources pour protéger ses citoyens et son patrimoine, dans un combat contre une nature plus imprévisible que jamais.

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