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Offensive djihadiste en Syrie : les rebelles entrent dans Damas et annoncent la fuite de Bachar al-Assad

Dimanche 8 décembre 2024, les rebelles syriens, menés par des factions islamistes radicales comme Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont proclamé la prise de Damas après une offensive éclair. Cette avancée marque un tournant majeur dans le conflit syrien, qui dure depuis plus de 13 ans. Les insurgés ont annoncé la fuite du président Bachar al-Assad et la « libération » de la capitale syrienne, mettant fin à un règne de cinq décennies du parti Baas.
La fuite de Bachar al-Assad : un fait difficile à confirmer
Les rebelles ont déclaré que Bachar al-Assad avait quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les forces armées ne se retirent du site. Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), le président aurait fui face à l’avancée des insurgés. Toutefois, aucune source officielle n’a confirmé l’endroit où se trouve actuellement le chef de l’État syrien.
En parallèle, le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, a publié une vidéo sur Facebook dans laquelle il s’est dit prêt à coopérer avec tout nouveau « leadership » choisi par le peuple syrien. Il a également annoncé être présent au siège du gouvernement pour organiser une passation de pouvoir.
Un symbole repris : la prison de Sednaya
Les rebelles ont pris le contrôle de la prison de Sednaya, située près de Damas, connue pour les exactions perpétrées contre les opposants au régime. Des centaines de détenus, victimes de tortures et d’exécutions sommaires, y étaient enfermés. La libération de ces prisonniers représente un symbole fort de la chute du régime d’Assad.
Dans leurs déclarations, les insurgés ont appelé les Syriens déplacés à l’étranger à revenir dans une « Syrie libre ». Ils ont également proclamé « la fin d’une ère sombre » marquée par « 50 ans d’oppression sous le parti Baas » et 13 années de guerre civile.
Avancée rapide des rebelles
Depuis le début de leur offensive le 27 novembre dans la province d’Idleb, les rebelles ont conquis plusieurs grandes villes, dont Alep, Hama et Homs, avant d’atteindre Damas. Cette progression rapide a surpris les observateurs, d’autant plus qu’elle intervient malgré les bombardements russes visant les secteurs insurgés.
Les forces gouvernementales se sont repliées face à l’avancée des rebelles. Selon l’OSDH, des troupes du Hezbollah libanais, soutien clé de Bachar al-Assad, ont également quitté leurs positions autour de Damas et Homs, certaines se dirigeant vers Lattaquié en Syrie et d’autres vers le Liban.
Contexte géopolitique et humanitaire
La chute de Damas intervient dans un contexte géopolitique tendu. Les forces russes, affaiblies par leur engagement en Ukraine, semblent incapables de freiner l’avancée des rebelles. Cette situation pourrait redessiner les alliances dans la région et renforcer l’influence de la Turquie, principal soutien des insurgés.
Sur le plan humanitaire, les conséquences sont dramatiques. À Alep, des milliers d’habitants ont été contraints de fuir ou de se cacher. Les chrétiens de la ville, particulièrement vulnérables, craignent une reprise des persécutions, malgré les discours apaisants des rebelles.
Une transition incertaine
Alors que les regards se tournent vers la communauté internationale, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a déclaré que la Syrie n’était « pas le combat » des Américains, appelant à ne pas s’impliquer.
Opposition fighters in Syria, in an unprecedented move, have totally taken over numerous cities, in a highly coordinated offensive, and are now on the outskirts of Damascus, obviously preparing to make a very big move toward taking out Assad. Russia, because they are so tied up…
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 7, 2024
Cette déclaration laisse présager un désengagement des grandes puissances occidentales, alors que le pays risque de sombrer dans une nouvelle phase de conflits internes.
Avec la prise de Damas, la Syrie entre dans une période de profonde incertitude. Si les rebelles célèbrent ce qu’ils qualifient de « libération », les défis à venir pour reconstruire le pays et éviter un nouveau cycle de violence s’annoncent immenses.
À lire aussi : Erdogan exploite le chaos syrien pour intensifier sa répression contre les Kurdes

3 commentaires
user_nUWHDsmu
Si l'Amérique ne veut pas s'en occuper , à tout les coups , sa sera le prochain cheval de bataille des français !.... même si j'en vois pas l'utilité...
vert10
Ces pays musulmans ne tiennent qu'avec un pouvoir fort , sinon leur religion fait que les islamistes prennent le dessus .Et c'est le bordel
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