Société
Romans-sur-Isère : une manif d'extrême gauche « contre la récupération raciste »

La guerre de Troie n’a pas eu lieu. Ce samedi 30 novembre, depuis 15h, les forces de l’ordre en rang serré n’ont pas à craindre pour leur vie dans les rues de Romans-sur-Isère, alors que l’hommage aux morts s’est déroulé sans heurts à partir de 15h.
Le collectif « Justice pour les nôtres » a organisé un rassemblement place Ernest Gailly, avec 200 à 300 participants. Ils ont rendu hommage à Thomas, ainsi qu’à Nicolas, tué récemment devant une discothèque, et dénoncé les « victimes de l’immigration et de l’insécurité ». Au milieu de plusieurs discours, et minute de silence, Raphaël Ayma, leader du collectif, alerte sur le fait que « L’extrême gauche a tenté d’interdire ce rassemblement, en allant jusqu’à nous menacer physiquement. »
Et pour cause : en réaction à l’annonce de cette manifestation, une contre-manifestation de gauche a été montée pour lui faire face, comme un concours, une heure avant, à 14 h dans le quartier de La Monnaie.
La menace fantôme
Le quartier de La Monnaie : c’est ici d’où proviennent plusieurs suspects dans l’affaire du meurtre de Thomas. En l’occurrence, aujourd’hui, environ 700 personnes ont participé, selon la préfecture, dont des militants de La France Insoumise (LFI), de la Jeune Garde et du Collectif pour Romans. La banderole en tête du cortège affichait : « Face aux racistes, Romans résiste ». Une autre manifestante ajoute : « C’est important pour nous de dire que Romans n’est pas une ville d’extrême-droite. »
La préfecture avait d’ailleurs interdit ces rassemblements initialement, sous le motif de « troubles importants et affrontements idéologiques », mais le tribunal administratif de Grenoble a levé ces interdictions le 29 novembre, jugeant que le préfet n’avait pas démontré de risque concret de violence. Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, avait exprimé son « inquiétude face aux risques d’affrontements violents », tout en rappelant son « attachement à la liberté de manifester ».
Liberté de manifester, peut-être, mais les discours « décomplexés » ? Membre du Collectif pour Romans, Julie Maurel est la mère de Zakaria, 15 ans, mort en s’interposant dans une rixe à la Monnaie. Elle déclare : « On manifeste avec Thomas, Zakaria, Nicolas et tous les enfants morts de violences aveugles [...], mais l’enjeu pour nous, ce n’est pas d’instrumentaliser ces morts-là, c’est vraiment d’être contre la récupération raciste. » Elle estime que le problème se trouve principalement dans la « décomplexion » du discours d’en face : « On ne peut pas laisser l’extrême droite gagner du terrain. On le sent depuis un an, leur parole se libère, elle est de plus en plus décomplexée ».
Plus de forces de l’ordre que de manifestants
Les forces de l’ordre ont été très fortement mobilisées : 250 policiers, des unités de gendarmes mobiles, et un dispositif aérien ont assuré la sécurité ; autrement dit, tout compris, il y avait pour accueillir les militants bien plus de membres des forces de l’ordre que de manifestants de droite. Même en considérant que l’ajout des manifestants d’en face renverse vite le rapport, le chiffre reste impressionnant.
Mais, encore une fois, rien à déplorer ce soir à l’heure qu’il est, malgré deux interpellations pour non-respect des interdictions préfectorales de port « d'armes, munitions et objets pouvant constituer une arme par destination ». A la place, notre reporter a pu capter les manifestants du collectif Justice pour les nôtres entonner une grave Marseillaise sur la place, ainsi plusieurs chants et une minute de silence, digne du deuil.
🚨 Une Marseillaise est entonnée à Romans-sur-Isère lors du rassemblement organisé pour rendre hommage aux victimes de l’immigration. pic.twitter.com/aMYhaz2DI1
— Frontières (@Frontieresmedia) November 30, 2024
Enfin le député Identité Libertés (apparenté RN) Thibaut Monnier, élu de Crépol et de la Drôme, a tenu à féliciter le collectif Justice, sans épargner la contre-manifestation :
« A Romans-sur-Isère, de jeunes Français, drapés du drapeau tricolore, ont manifesté dans le calme et dans la dignité pour rendre hommage à Thomas, Nicolas et à toutes les victimes de l’ensauvagement. Qu’ils en soient remerciés.
En face, l’extrême gauche Antifa a craché sa haine et sali la mémoire de nos martyrs. Honte à eux! »
🇫🇷 A Romans-sur-Isère, de jeunes Français, drapés du drapeau tricolore, ont manifesté dans le calme et dans la dignité pour rendre hommage à Thomas, Nicolas et à toutes les victimes de l’ensauvagement. Qu’ils en soient remerciés. 🙏
En face, l’extrême gauche Antifa a craché sa… https://t.co/wqjEMo5LUy
— Thibaut Monnier (@MonnierThibaut) November 30, 2024
A voir : Retour à Crépol : la mère de Nicolas tué par balles se confie [Reportage]
https://www.youtube.com/watch?v=QO8zjbCxKxo

2 commentaires
klama@orange.fr
Parole décomplexée ? Non. Parole qui décrit une réalité niée. Les Socialistes Suédois ont reconnu leurs années de déni. Notre Fausse Gauche, trop bête, n’est pas prête de le faire…
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