La France encore contrainte de réduire sa consommation énergétique selon l’Autorité environnementale

Élaborée par le ministère de la Transition écologique, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie pour 2025-2031 fixe des objectifs ambitieux : atteindre la neutralité carbone, réduire les émissions de gaz à effet de serre et diminuer la consommation énergétique. Ces ambitions sont scrutées de près par l’Autorité environnementale, cette agence dont vous n’avez probablement jamais entendu parler avant aujourd’hui.

Consultative et assurément indépendante, l'Autorité environnementale française est chargée d’évaluer l’impact environnemental des grandes politiques publiques. Dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), elle vérifie si les objectifs du plan sont alignés avec les enjeux climatiques mondiaux et les engagements internationaux de la France. Et cette année, elle en a après la consommation énergétique des Français pour se mettre au diapason des objectifs européens.

« Baisser d’au moins 12 % l’objectif 2030 de consommation énergétique finale pour atteindre les objectifs européens »

Dans son rapport, l’organisation estime que les objectifs énergétiques de la France pour 2030 manquent d’ambition. En novembre, le gouvernement a présenté sa nouvelle feuille de route, avec pour objectif de réduire de 30 % la consommation énergétique d’ici 2030 (par rapport à 2012) et de 50 % d’ici 2050. Mais pour l’Autorité environnementale, ces ambitions doivent s’appuyer sur des mesures plus concrètes et des objectifs plus exigeants pour espérer atteindre les résultats attendus.

Elle recommande ainsi de « baisser d’au moins 12 % l’objectif 2030 de consommation énergétique finale pour atteindre les objectifs européens ». Adopté en 2021, le plan climat européen « Fit for 55 » vise à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030, par rapport au niveau de ceux de1990. Pour y parvenir, chaque secteur doit contribuer à cet effort. En France, cela passe notamment par une consommation énergétique finale qui devrait passer de 1 545 TWh en 2022 à 1 060 TWh en 2050, avec des étapes intermédiaires en 2030 et 2035. Mais selon l’Autorité, « le jalon indiqué pour 2030 n’est pas suffisant ».

La France doit adopter des mesures plus contraignantes pour « renforcer le volet sobriété »

Elle reproche un manque de clarté et de fermeté dans les actions proposées. Selon elle, « le libellé des actions est souvent peu prescriptif », ce qui signifie que les objectifs sont vagues et manquent de précisions sur leur mise en œuvre. Cette absence de directives claires risque de freiner ou de limiter l’application des mesures.

Pourtant, selon l’agence, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) dispose de moyens efficaces pour agir. Les décrets réglementaires permettent d’imposer des règles strictes et immédiates sur les particuliers ou les professionnels. Les appels d’offres, quant à eux, fixent des critères précis qui obligent les entreprises à respecter les objectifs, par exemple en matière d’énergies renouvelables ou d’efficacité énergétique.

À ce propos, « l’Ae recommande de renforcer le volet sobriété de la PPE, impliquant des changements de comportements et de pratiques pour contribuer au respect de la directive européenne relative à l’efficacité énergétique ». Autrement dit, l’Autorité appelle donc la France à proposer des actions plus contraignantes pour garantir des résultats concrets.

En somme, les Français vont devoir se serrer un peu plus la ceinture pour sauver la planète. Ils apprécieront certainement cet nouvel élan vers la sobriété.

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