Immigration
Femmes afghanes : la CJUE reconnaît le droit systématique à l’asile

La Cour de justice de l’Union européenne a statué que toute femme afghane peut prétendre au statut de réfugié en raison des persécutions systématiques dont elle est victime sous le régime taliban. Cette décision marque un tournant dans la reconnaissance des droits des femmes afghanes au sein de l’UE.
Une décision historique de la CJUE
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a pris une décision marquante en statuant que toute femme afghane peut désormais prétendre au statut de réfugié uniquement sur la base de sa nationalité et de son sexe. Cette décision fait suite à une demande de la Cour administrative autrichienne qui contestait le refus de reconnaître ce statut à deux Afghanes. L’arrêt de la CJUE affirme qu’aucune preuve individuelle de persécution spécifique n’est nécessaire pour les femmes afghanes, étant donné les discriminations systématiques dont elles sont victimes sous le régime taliban.
Les femmes afghanes demandent l’asile face aux talibans
Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans imposent un contrôle total sur la vie des femmes en Afghanistan. Appliquant une version extrémiste de la loi islamique, ils ont progressivement éliminé presque tous les droits fondamentaux des femmes. Celles-ci ne peuvent plus étudier au-delà de l’école primaire, sont interdites de lieux publics comme les parcs ou les salons de beauté, et ne peuvent sortir sans un chaperon. Pire encore, elles sont maintenant interdites de s’exprimer publiquement, symbolisant une oppression sans précédent que l’ONU qualifie d’ « apartheid de genre ».
Les discriminations systématiques des femmes afghanes considérées comme persécution
Le Figaro rapporte que la CJUE a identifié plusieurs aspects de la vie des femmes afghanes qui constituent des actes de persécution. Le mariage forcé, considéré comme une forme d’esclavage, l’absence de protection contre les violences domestiques et sexuelles, ainsi que la suppression des droits fondamentaux liés à la dignité humaine sont cités par la Cour. Elle souligne également l’effet cumulatif de ces mesures, qui en font un déni total des droits de l’Homme.
Vers une reconnaissance élargie du statut de réfugié
Bien que chaque État membre conserve sa souveraineté dans l’attribution de l’asile, cette décision de la CJUE est appelée à faire jurisprudence. Déjà, des pays comme la Suède, la Finlande et le Danemark reconnaissent systématiquement les femmes afghanes comme éligibles à l’asile. En France, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) avait également pris une décision similaire en juillet dernier, désignant les femmes afghanes comme un « groupe social protégé ».
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1 commentaire
Bitter red pill
Plus, toujours plus, les français paieront et en redemanderont en votant pour les mêmes.
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