Société
« Je reconnais avoir commis des abus sexuels sur sa fille » déclare Joël Le Scouarnec à son fils
Ce vendredi 28 février 2025, la cour criminelle du Morbihan a entendu Erwann Le Scouarnec, fils aîné de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien jugé pour de multiples abus sexuels. Pour la première fois, l’accusé a reconnu avoir abusé de sa petite-fille, alors âgée de deux ans. « Je reconnais d’avoir commis des abus sexuels sur sa fille, ma petite-fille, je te demande pardon », a déclaré Joël Le Scouarnec, sans toutefois entrer dans les détails. Ces mots, actés par la présidente Aude Buresi, ont laissé Erwann profondément ébranlé, au point de nécessiter une prise en charge psychologique à la sortie de l’audience.
Les révélations ne s’arrêtent pas là. Dans les carnets intimes de l’ancien chirurgien, découverts lors de l’enquête, 20 passages évoquent sa petite-fille, de sa naissance jusqu’à 2017, peu avant son interpellation. Il y décrit, entre autres, avoir exposé ses parties génitales à l’enfant et regrette de ne pas avoir poussé plus loin ses actes. « Dans peu de temps il sera trop tard pour le faire... elle en conservera trop le souvenir », écrivait-il. Ces lignes, que le procureur a fait lire à Erwann en 2017, ont amplifié son traumatisme. Pourtant, il n’a pas porté plainte à l’époque, expliquant ce vendredi : « Pour ne pas exposer ma fille ».
Une omerta familiale mise à nu
À 44 ans, Erwann Le Scouarnec se tient face à la cour, marqué par les actes de son père et par le silence qui a gangréné sa famille. S’il a surmonté une addiction à l’alcool déclenchée par l’arrestation de Joël en 2017, il reste hanté par une colère sourde. « Pourquoi il ne s’est pas soigné ? D’une part il a sauvé des gens, et de l’autre il les a souillés », s’indigne-t-il. Contrairement à sa mère et ses frères, il refuse de dissocier le père aimé, avec qui il partageait une passion pour la médecine, du prédateur sexuel.
Son enquête personnelle, menée en 2017, s’est heurtée à « des murs », notamment au mutisme de sa mère, qu’il accuse de trahison. « Elle savait plein de choses », lâche-t-il. Désormais sans contact avec elle, il aspire à briser cette omerta. « Le silence ne protège pas, mais dénoncer demande du courage », conclut-il face à l’avocat général.
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