Ouest-France serait en difficulté pour lancer sa chaîne TNT et sollicite François Pinault

En octobre 2024, Ouest-France remportait l’appel d’offres de l’Arcom pour récupérer la fréquence TNT de la chaîne C8, dont le non-renouvellement avait suscité de vives réactions. Six mois plus tard, le lancement d’OFTV est repoussé, les embauches annoncées sont diminuées de moitié, et le groupe cherche désormais un soutien financier. Le milliardaire François Pinault aurait été sollicité.

Alors que la chaîne devait initialement voir le jour début 2025, son lancement a été repoussé au 1er septembre. La direction de Ouest-France évoque des raisons financières. Les 58 embauches promises lors de l’audition devant l’Arcom ont été réduites à 35 postes. L’annonce jette une lumière crue sur la fragilité du projet de chaîne généraliste censée remplacer C8 sur le canal 19 de la TNT.

L’écart entre les promesses formulées lors de la candidature et la réalité du terrain alimente les critiques. À ce stade, Ouest-France cherche à combler un déficit de financement estimé à 20 millions d’euros pour couvrir ses besoins annuels, évalués à 40 millions d’euros. Ce revirement soulève des questions sur les critères de sélection de l’Arcom, déjà mise en cause par les anciens détenteurs de fréquences évincées comme C8 ou NRJ12.

Pour sortir de l’impasse, le président du directoire de Ouest-France, François-Xavier Lefranc, aurait entamé des discussions avec François Pinault d’après les informations de Valeurs Actuelles.

Propriétaire du groupe Kering, du journal Le Point et du Stade Rennais, le milliardaire breton pourrait devenir actionnaire minoritaire (jusqu’à 49%) de la future chaîne.

Mais deux obstacles se dressent. Le premier est la solidité contestée du projet : OFTV n’a toujours pas vu le jour, l’équipe est réduite et la stratégie éditoriale reste floue. Le second est la conjoncture défavorable à Kering, dont les résultats ont chuté ces derniers mois.

Une éventuelle prise de participation de Pinault soulèverait également des interrogations juridiques : le milliardaire pourrait entrer au capital d’une chaîne TNT sans avoir lui-même passé d’audition publique devant l’Arcom. Pour ses détracteurs, cela jette un nouveau doute sur l’indépendance réelle de l’autorité de régulation.

Avec une mise en service retardée, un budget sous-estimé et un financement incertain, le projet OFTV semble pour l’instant bien loin de pouvoir remplacer l’audience et la puissance de frappe de C8.