Jean-Luc Mélenchon assume le « grand remplacement » et prône la « créolisation » de la France

 Jean-Luc Mélenchon a de nouveau suscité la controverse en revendiquant ouvertement l'idée d'un « grand remplacement », lors d’un discours devant des étudiants à l’université de Toulouse, ce vendredi 31 janvier. Devant un auditoire acquis à sa cause, le leader de La France insoumise a réaffirmé sa vision d’une France en mutation, opposant la « créolisation » aux traditions qu’il juge dépassées. 

S’adressant à la jeunesse universitaire, Jean-Luc Mélenchon a repris à son compte une expression habituellement utilisée par Éric Zemmour et les opposants à l’immigration de masse. « Oui, Monsieur Zemmour, il y a un grand remplacement, oui Monsieur Bayrou, il y a un grand remplacement », a-t-il affirmé sous les applaudissements des étudiants. Selon lui, ce remplacement n’est pas une menace, mais une évolution naturelle de la société : « Ce remplacement est celui d’une génération qui vient après l’autre et qui ne ressemblera jamais à la précédente ».

Dans la continuité de ses prises de position antérieures, il a vanté les mérites de la « créolisation » de la France, une transformation qu’il oppose à la préservation des traditions : « Vous autres qui avez eu la chance de vous mélanger, de vous découvrir, de vous entendre chanter, parler, cuisiner, jouer de la musique, vous savez l’importance de ce mélange, l’importance de cette créolisation qui crée du neuf ».

Poursuivant son argumentaire, il a fustigé la défense des traditions, considérant qu’elles freinent l’évolution de la société : « Le futur n’est pas voué à être le passé toujours recommencé. Il y en a assez de passer son temps à faire l’apologie de la tradition […] Pourquoi ne pas parler de l’autre tradition humaine : celle qui est qu’on se mélange, qu’on avance, qu’on fait surgir sans arrêt des idées nouvelles de la rencontre. Celle-là, elle est belle, elle est grande, évidemment, c’est le destin promis de l’humanité ».

Ces déclarations ont immédiatement provoqué de vives réactions, notamment du côté d’Éric Zemmour. Sur le réseau X, le président de Reconquête a dénoncé une forme de capitulation face à l’immigration : « Jean-Luc Mélenchon, vous bénissez la conquête de la France par une civilisation étrangère. Vous avez juré la perte du peuple français ». Il a poursuivi en l’accusant de trahison : « Dans l’Histoire de France, il y a toujours eu des Français qui se sont alliés avec nos ennemis contre notre peuple. Voilà la seule de nos traditions que vous respectez ».

Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD, est allé plus loin en qualifiant les propos du leader insoumis de « discours de colonisateur ».

 Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, persiste et signe, affirmant que « la nouvelle France, c’est la nôtre », et qu’elle est destinée à s’affirmer comme un modèle de société basé sur le mélange des cultures. Une posture qui divise profondément l’opinion publique et qui illustre une fois de plus les fractures idéologiques autour de la question de l’identité nationale.