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Royaume-Uni : le silence complice autour des grooming gangs

Depuis les années 2000, des informations glaçantes sur les abus des grooming gangs commis à Rotherham, Telford, Rochdale et dans des dizaines d’autres villes du nord de l'Angleterre ont peu à peu émergé. Mais ces révélations, diffusées au compte-gouttes, peinent à susciter une prise de conscience collective. Les détails, souvent insoutenables, continuent de masquer l’ampleur de ce scandale au grand public.
Les crimes insoutenables des grooming gangs ignorés
Entre 1997 et 2013, à Rotherham, au moins 1 400 enfants ont vécu l’innommable. Kidnappées, menacées avec des armes, torturées, et parfois même tuées, ces jeunes filles ont subi des viols collectifs et des abus répétés, comme l’a révélé le rapport Jay en 2014. Et pourtant, ce qui s’est passé à Rotherham n’est qu’une partie de l’histoire. À Telford, Rochdale ou Oxford, des schémas tout aussi terrifiants ont été mis au jour : des abus perpétrés en toute impunité, sur des années, par des réseaux organisés. Le 4 janvier, The Telegraph a publié un article glaçant, décrivant en détail ces séries d’atrocités, notamment les viols collectifs. Les descriptions dans cet article sont d’une brutalité telle qu’elles rendent la lecture éprouvante, même pour les lecteurs les plus avertis.
Certaines histoires, parmi les plus choquantes, illustrent toutefois à quel point les victimes ont été abandonnées. À Bradford, Anna, une adolescente placée en institution, a dénoncé à plusieurs reprises, dès ses 14 ans, des viols, des abus, et des menaces. Malgré ses appels à l’aide, elle a été mariée de force à son agresseur lors d’une célébration islamique, sous les yeux de son assistante sociale. Comme si cela ne suffisait pas, les autorités l’ont ensuite placée … chez les parents de son bourreau.
À Telford, Lucy Lowe, âgée de 16 ans, a perdu la vie dans un incendie criminel déclenché par son agresseur, Azhar Ali Mahmood. Ce drame, survenu en 2000, a également coûté la vie à sa mère et à sa sœur. Lucy avait déjà donné naissance à un enfant de son agresseur à seulement 14 ans et était de nouveau enceinte de lui au moment de sa mort. Ce meurtre odieux n’a pas seulement détruit une famille, il a été utilisé pour terroriser d’autres victimes et les réduire au silence, leur faisant comprendre ce qui pouvait leur arriver si elles osaient parler.
Et l’intimidation allait bien au-delà. Toujours à Telford, une fillette de 12 ans, après avoir trouvé le courage de raconter son calvaire à sa mère, a vu un groupe d’hommes débarquer chez elles. « Si vous portez plainte, on brûle votre maison », ont-ils menacé. A l’époque, les autorités ont préféré détourner les yeux.
Grooming gangs, pourquoi ce silence ?
La réponse n’est pas si complexe, deux raisons principales se dégagent : la peur d’être accusé de racisme et une obsession pour préserver l’image du « vivre ensemble ». Policiers, responsables politiques et institutions redoutaient que dénoncer ces crimes ne provoque des émeutes ou ne mette en péril les relations entre communautés.
Cette peur s’est manifestée à tous les niveaux. En 2004, la diffusion d’un documentaire de Channel 4 sur les abus à Bradford a été retardée. Pourquoi ? Parce que la police a averti que révéler que des hommes pakistanais s’en prenaient à des jeunes filles blanches risquait d’attiser les tensions raciales.
Ce silence a souvent conduit à une absence totale de sanctions. À Telford, par exemple, En 2006, bien que des preuves accablantes montraient que certains chauffeurs de taxi proposaient des courses à des enfants en échange de relations sexuelles, le conseil municipal s’est contenté de suspendre temporairement l’application des permis, sans prendre de véritables sanctions.
Le gouvernement n’a pas mieux agi. En 2020, le ministère de l’Intérieur a refusé de publier ses rapports sur les grooming gangs, prétextant que cela « ne serait pas dans l’intérêt public ». Et d’après le Telegraph, quand elles ont fini par être publiées, ces recherches ont clairement tenté de minimiser le rôle de l’ethnicité dans ce phénomène.
Une justice à moitié rendue
Si de nombreux membres de ces gangs ont été condamnés, beaucoup de coupables restent encore en liberté. À Rochdale, même les délinquants identifiés ont parfois évité les conséquences de leurs actes. Le chef d’un gang de pédophiles, par exemple, déchu de sa nationalité britannique, vit toujours parmi ses victimes malgré un ordre d’expulsion.
Du côté des autorités, la reconnaissance des échecs reste insuffisante. Lorsque les premières condamnations ont eu lieu, toujours à Rochdale, en 2012, la police et le Crown Prosecution Service (le ministère public) se sont contentés de présenter des excuses pour leur incapacité à répondre aux appels à l’aide. Mais ces excuses n’ont été suivies d’aucune action significative. Aucun policier, aucun fonctionnaire impliqué dans ces graves manquements n’a été emprisonné. À Rotherham, les sanctions les plus sévères se sont limitées à des avertissements écrits.
À ce jour, aucune enquête nationale n’a été lancée pour relier ces affaires éparpillées, comprendre l’ampleur réelle du scandale et désigner clairement les responsables. Chaque dossier reste traité isolément, comme si ces horreurs n’étaient pas les pièces d’un puzzle beaucoup plus grand. Une enquête nationale est indispensable pour comprendre comment ces abus ont pu se produire à une telle échelle et pourquoi tant d’institutions ont préféré fermer les yeux plutôt que de protéger les victimes. Elle permettrait de relier les différents dossiers, de révéler l’existence éventuelle d’un réseau et d’identifier les responsables des dissimulations au sein des services concernés : protection de l’enfance, police, justice et sphère politique.
Grooming gangs, à quand l'enquête nationale ?
D’ailleurs, dans une série de messages publiés ou rediffusés sur X, Elon Musk s’est interrogé sur la responsabilité de Keir Starmer, l’actuel premier ministre du royaume uni, qui dirigeait le Crown Prosecution Service (CPS) – le service des poursuites judiciaires – à l’époque où ces crimes n’auraient pas été correctement poursuivis. « Au Royaume-Uni, des crimes graves comme le viol nécessitent l’approbation du CPS pour que la police puisse inculper les suspects. Qui était à la tête du CPS lorsque des gangs de violeurs ont pu exploiter de jeunes filles sans avoir à faire face à la justice ? Keir Starmer », a écrit Elon Musk dans un tweet qui a suscité de nombreuses réactions.
In the UK, serious crimes such as rape require the Crown Prosecution Service's approval for the police to charge suspects.
Who was the head of the CPS when rape gangs were allowed to exploit young girls without facing justice?
Keir Starmer, 2008 -2013
— Elon Musk (@elonmusk) January 2, 2025
Le lendemain, il a même réclamé sa démission et qu'il soit condamné pour complicité.
Pour l’instant, le gouvernement refuse toujours de bouger. En octobre dernier, Jess Phillips, ministre chargée de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, a pourtant reconnu l’importance d’une enquête publique à Oldham, une ville voisine de Rotherham, également au cœur de lourds soupçons. Mais au lieu d’agir, elle a rejeté la responsabilité sur les autorités locales : « Je comprends l’importance d’une enquête (…) Toutefois, cette décision revient au conseil d’Oldham et non au gouvernement. »
A lire aussi : Le documentaire Silenced : la vraie raison de l’incarcération de Tommy Robinson

3 commentaires
Imperius
L Angleterre c'est de pire en pire niveau démocratie Le vivre ensemble qui est impossible avec certains individus est rendu "possible" que par les ultra mondialistes qui y voient une façon de gagner plus d'argent. Tant que l immigration leurs rapportera ils continueront même si la population se prend des attentats, des viols, des agressions etc etc...
Signaler un abusSapereAude
Cette histoire me laisse perplexe car je crois qu’elle pose aussi la question principale de savoir quelle est la motivation personnelle, pour des personnes exerçant aux plus hautes responsabilité du pouvoir, de favoriser, et de la façon la plus incompréhensible humainement parlant selon moi, ce qui ressemble à une protection endémique et systèmique vis-à-vis d’une frange d’individus, qui se singularisent d’eux-mêmes avec la nature de leur comportement et la hiérarchie qu’ils placent dans leur rapport avec les femmes. Si bien bien que ces mêmes individus se déresponsabilisent trop souvent devant les tribunaux, arguant qu’ils ne seraient que des victimes, puisque leurs actes ne seraient dûs qu’à cause de petites filles qui les aguicheraient. Autrement dit, au nom d’une vision rétrograde par rapport à la vision occidentale de la nature de ces rapports, ils accusent soit les victimes elles-mêmes si l’on ne dit rien, soit un occident qui serait intolérant s’ils sont accusés. Le raccourci le plus court, auquel je n’ose même pas y croire, serait de penser que seul les plus viles intérêts personnels, dont celui d’assouvir le même type de pulsion sexuelle, ce qui est condamnables, motivent de telles décisions de la part de ceux qui protègent et couvrent ces comportements, en considérant alors qu’un tel traitement de faveur pourrait aussi bénéficier en nature à ceux qui protègent. De ce raccourci se pose donc la question du favoritisme vers lequel certains pourraient se laisser aller, si le favoritisme d’une idéologie en particulier permettrai lorsque celle-ci est dominante, de remplacer les règles établis et autoriserai légalement l’assouvissement de ces mêmes pulsions au nom de cette idéologie. Autrement dit, se pourrait-il que c’est uniquement motivé par la recherche de l’abolition d’un immoral sexuel dans nos société, que certains useraient de leur pouvoir politique pour favoriser l’acceleration d’une forme de remplacement et de basculement idéologique ?
Signaler un abusSapereAude
Révélation de 50 noms de membres du parti travailliste condamnés: https://x.com/elonmusk/status/1878469173635932257 Sans chercher à essentialiser, Il ne me semble pas que ce soit des patronymes typiquement pakistanais, d'où mon interrogation d'il y a quelques jours (voir ci-dessous) --------- [message envoyé précédemment] Cette histoire me laisse perplexe car je crois qu’elle pose aussi la question principale de savoir quelle est la motivation personnelle, pour des personnes exerçant aux plus hautes responsabilité du pouvoir, de favoriser, et de la façon la plus incompréhensible humainement parlant selon moi, ce qui ressemble à une protection endémique et systémique vis-à-vis d’une frange d’individus, qui se singularisent d’eux-mêmes avec la nature de leur comportement et la hiérarchie qu’ils placent dans leur rapport avec les femmes. Si bien bien que ces mêmes individus se déresponsabilisent trop souvent devant les tribunaux, arguant qu’ils ne seraient que des victimes, puisque leurs actes ne seraient dûs qu’à cause de petites filles qui les aguicheraient. Autrement dit, au nom d’une vision rétrograde par rapport à la vision occidentale de la nature de ces rapports, ils accusent soit les victimes elles-mêmes si l’on ne dit rien, soit un occident qui serait intolérant s’ils sont accusés. Le raccourci le plus court, auquel je n’ose même pas y croire, serait de penser que seul les plus viles intérêts personnels, dont celui d’assouvir le même type de pulsion sexuelle, ce qui est condamnables, motivent de telles décisions de la part de ceux qui protègent et couvrent ces comportements, en considérant alors qu’un tel traitement de faveur pourrait aussi bénéficier en nature à ceux qui protègent. De ce raccourci se pose donc la question du favoritisme vers lequel certains pourraient se laisser aller, si le favoritisme d’une idéologie en particulier permettrai lorsque celle-ci est dominante, de remplacer les règles établis et autoriserai légalement l’assouvissement de ces mêmes pulsions au nom de cette idéologie. Autrement dit, se pourrait-il que c’est uniquement motivé par la recherche de l’abolition d’un immoral sexuel dans nos société, que certains useraient de leur pouvoir politique pour favoriser l’accélération d’une forme de remplacement et de basculement idéologique ?
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