Doubs : Damien Rieu dénonce l’entrisme d’une mosquée islamiste turque auprès d’une école de Pontarlier

Il monte au créneau. Sur X/Twitter, Damien Rieu a dénoncé la visite d’une mosquée islamiste turque par des écoliers de Pontarlier vendredi 11 avril, rapport l’Est républicain. Le lanceur d’alerte s’est insurgé sur le réseau social : « Incroyable : je dénonce une visite scolaire dans une mosquée radicale turque Ditib de Pontarlier et le rectorat assume et ne voit pas le problème. 

Bonus : la sortie était même obligatoire ! » s’indigne-t-il, interpellant le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

De fait, la sortie scolaire, organisée pour deux classes de 5e du collège Malraux, à Pontarlier, a bel et bien eu lieu les 9 et 10 avril dernier à la mosquée Ditib, mosquée gérée par l’association des Turcs de Pontarlier. L’imam de la mosquée, Tarik Akkoyun, a communiqué sur cette visite, affirmant que celle-ci n’était « pas du prosélytisme » : « Il s’agit d’un moment d’échange où les élèves font connaissance avec un imam, où ils peuvent poser des questions. » a-t-il expliqué à nos confrères de l’Est républicain, ajoutant que ce genre de visites scolaires se pratiquaient « depuis 20 ans ». 

Du côté du rectorat de Besançon, interpellé par Damien Rieu, le problème n’en est pas un non plus : « Cette visite fait partie des visites de lieux de culte organisées par les enseignants qui peuvent se saisir de cette modalité pédagogique. Elle a été préparée, encadrée. On est en dehors du cultuel, mais bien dans le cadre d’un enseignement global. Pour ces classes, une visite d’église est également prévue. Libre aux enseignants d’utiliser cet outil pédagogique. Dans le Nord Franche-Comté, ces visites sont organisées en interculte. Les élèves et familles ne peuvent pas refuser car ce serait contester les enseignements. » a expliqué le service du ministère de l’Éducation nationale. 

Cependant, le rectorat ne mentionne pas le caractère plus que controversé du Ditib, la fédération islamique dont dépend l’association gérant la mosquée turque de Pontarlier. De fait, dire que le Ditib est controversé relève presque de l’euphémisme. En effet, le Ditib est une fédération d’associations musulmanes turques ou d’origines turques. Et elle est, comme le rappelle Damien Rieu, une émanation directe du Diyanet, le ministère des Affaires religieuses de la Turquie et de son régime islamiste, dirigé par le néo-calife Recep Tayyip Erdoğan, qui réislamise la Turquie d’une main de fer depuis plus de vingt ans. Le Ditib est également présent en Allemagne, où vit une importante population turque de confession musulmane, et se sert de son poids religieux et démographique pour faire avancer les intérêts d’Ankara (Ndlr : capitale de la Turquie) et de l’islam politique, tendance confrérie des Frères Musulmans, l’organisation extrémiste tenant de cet islam politique à laquelle appartient, entre autres, le président turc Erdoğan. 

Du fait d’une importante population turque ou d’origine turque dans l’est de la France, le Ditib est donc également présent dans notre pays. Pourtant, le Ditib « français » se défend de toute ingérence et même d’être islamiste. L’imam de Pontarlier affirme que « nous ne recevons pas d’ordre du ministère (Ndlr : le Diyanet). Nous sommes indépendants. Les décisions sont prises par l’association des Turcs de Pontarlier en lien avec la fédération. L’association a le dernier mot. Je rédige moi-même mes sermons le vendredi. » tente de se justifier Tarik Akkoyun. Cependant, l’imam laisse entendre auprès de nos confrères, peut-être malgré lui, son allégeance à la Turquie islamiste : « Ma fonction, en tant qu’imam, c’est l’intégration sous le drapeau français tout en conservant les valeurs cultuelles et culturelles turques, dans le respect des valeurs d’intégration et de laïcité de la République. » 

Mais que signifie « conserver les valeurs cultuelles et culturelles turques » ? Quelles sont ces « valeurs » ? 

Auprès de l’Est républicain, l’imam n’en dira pas plus.